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Six mois avec sursis requis contre l'influenceur algérien "Doualemn"

Six mois de prison avec sursis ont été requis lundi à Montpellier à l'encontre de Boualem Naman, influenceur algérien connu sous le pseudo de "Doualemn", jugé pour "provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit" après la diffusion d'une vidéo litigieuse.
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La décision a été mise en délibéré au 6 mars à 14h00, a indiqué la présidente du tribunal.

Dans une vidéo sur TikTok, où il compte 138.000 abonnés, "Doualemn" avait appelé à "donner une sévère correction à un homme semblant résider en Algérie", avait indiqué début janvier le procureur de Montpellier Fabrice Belargent, en le renvoyant devant le tribunal correctionnel.

Cet agent d'entretien de 59 ans avait fait l'objet le 4 janvier d'un signalement par le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, et le préfet de l'Hérault, François-Xavier Lauch. Selon ces deux responsables, il appelait en arabe à "tuer" et "à faire souffrir" un manifestant opposé au gouvernement d'Alger.

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Des regrets

Lundi, dans son réquisitoire, la procureure a considéré elle que la vidéo ne contenait "en aucun cas un appel au meurtre" mais bien un appel à commettre des violences. 

Si la représentante du ministère public a demandé au tribunal "d'entrer en voie de condamnation", elle a ajouté qu'il fallait tenir compte du "contexte", à savoir qu'il s'agit de sa seule vidéo posant problème. "Vous le condamnerez à six mois d'emprisonnement, intégralement assortis d'un sursis", a-t-elle requis.

À l'audience, Boualem Naman a, de nouveau, reconnu les faits, tout en soulignant qu'il ne s'agissait pas d'appels au meurtre. Il a exprimé ses "regrets", expliquant s'être "emporté".

En défense, son avocat, Jean-Baptiste Mousset, a plaidé la relaxe, son client n'ayant jamais eu selon lui la "volonté claire et précise" de créer un climat incitant à la violence.

Le 10 janvier, l'Algérie avait renvoyé vers Paris M. Naman, que la France venait d'expulser à la suite de sa vidéo, une décision vécue comme un camouflet par le gouvernement français.

Placé en rétention à son retour, "Doualemn" a été libéré le 6 février, la justice ayant successivement suspendu l'expulsion de ce père de deux enfants en séjour régulier, puis annulé son OQTF (obligation de quitter le territoire français).

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