Les chauffeurs protestent contre une nouvelle tarification à la baisse du transport médical et une obligation de faire du "taxi partagé" proposée par la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM).
"Non seulement on va attendre très longtemps pour remplir la voiture, on va faire des tournées qui n'en finiront pas, mais aussi on va détériorer le service qu'on a mis en place depuis des années avec les patients", explique à l'AFP Abdel Green, président de la Fédération des taxis indépendants du Rhône (FTI69).
Avec une trentaine de chauffeurs de taxis, ils se sont installés à l'entrée de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon, pour distribuer des tracts intitulés "Transport médical en danger", sans gêner l'accès.
La fin d'une relation privilégiée avec les malades
"Le patient ce n'est pas un gars que vous emmenez à l'aéroport ou en boîte de nuit ou chez le coiffeur. C'est quelqu'un qui vous attend avec impatience parce que vous êtes peut-être la seule personne qu'il voit dans la semaine et c'est une sortie pour lui. Il vous raconte ses petits bobos, il vous parle de sa petite famille, vous l'emmenez à l'hôpital, des fois vous l'aidez même à s'habiller quand c'est la sortie d'hospitalisation", ajoute le responsable.
"C'est ça qui nous embête, bien plus que le fait qu'ils veuillent nous faire rouler à 0,98 centimes du kilomètre au lieu de 1,67 euros. C'est une perte de pouvoir d'achat. On est juste en train de nous comparer à des transporteurs de colis. Sauf qu'on transporte des humains", plaide-t-il.
Sur un rond-point d'accès au périphérique nord de Lyon, environ 150 taxis, feux de détresse allumés, stationnaient en files indiennes, sans pour autant bloquer totalement la circulation. Certains affichaient des pancartes "taxis en grève" ou "taxi médical en danger", a constaté une journaliste de l'AFP.
Une convention décriée
Pour Nicolas Galliot, 43 ans, chauffeur de taxi à Clermont-Ferrand et patron, le transport médical représente 60 à 70 % de son chiffre d'affaires. Si cette convention passe "ce sera au détriment de mes salariés, de la valeur de nos licences, mais surtout des patients". Regrouper les patients dans un taxi partagé c'est les "parquer comme du bétail", dit-il. "On va perdre le côté humain de notre métier", s'inquiète-t-il.
Selon un point à 08h15, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes relevait une situation "très perturbée" sur les entrées autoroutières de l'agglomération lyonnaise, avec quatre points de blocage et une opération escargot à Villefranche-sur-Saône, et des ralentissements au péage de Saint-Quentin-Fallavier.
La vérité sur les taxis