Joseph Corcoran, 49 ans, qui souffrait de schizophrénie, a été exécuté par injection et déclaré mort à 00H44 (06H44 GMT) au pénitencier d'Etat de Michigan City, ont indiqué les autorités.
Ses derniers mots ont été : "Pas vraiment. Finissons-en avec ça", selon un communiqué du département pénitentiaire de l'Indiana.
Il s'agit de la 24e exécution aux Etats-Unis depuis le début de l'année, toutes par injection létale, sauf trois par inhalation d'azote en Alabama (sud-est), une méthode controversée.
L'Indiana n'a plus exécuté de condamné depuis 15 ans, faute de pouvoir se procurer les produits nécessaires en raison des réticences des laboratoires pharmaceutiques, soucieux de ne pas être associés à la peine capitale.
Mais 13 exécutions fédérales s'y sont déroulées en 2020 et 2021, dans les derniers mois de la présidence Trump.
Joseph Corcoran traversait une période de stress en juillet 1997 en raison du prochain mariage de sa soeur qui allait le contraindre à déménager de la maison de Fort Wayne où il vivait avec son frère et sa soeur, selon des documents judiciaires.
Entendant une conversation à son sujet, il avait chargé son fusil semi-automatique et abattu son frère, James Corcoran, le fiancé de sa soeur, Robert Scott Turner, et deux de leurs amis, Timothy Bricker et Douglas Stillwell, selon les mêmes sources.
Il avait précédemment été acquitté du meurtre de ses parents, retrouvés tués par balles à leur domicile en 1992.
En 2003, après l'échec de son appel contre sa condamnation à mort en 1999, Joseph Corcoran avait renoncé à un nouveau recours. Ses avocats avaient tenté en vain de démontrer que leur client était inapte à prendre une telle décision.
Des experts psychiatriques avaient alors témoigné qu'il était persuadé d'être "torturé" par les gardiens de sa prison au moyen d'une "machine à ultrasons".
En juin 2024, le gouverneur et le procureur général de l'Indiana, Eric Holcomb et Todd Rokita, ont annoncé leur volonté de reprendre les exécutions, à commencer par celle de Joseph Corcoran, grâce à l'acquisition de pentobarbital pour les injections létales.
Une fois sa date d'exécution fixée, ses avocats ont de nouveau contesté en novembre cette décision, faisant valoir qu'il "continuait à souffrir des symptômes affaiblissants de sa schizophrénie paranoïde".
Mais Joseph Corcoran lui-même, dans un document écrit à l'intention des autorités judiciaires, s'est désolidarisé de cette démarche, se disant prêt à son exécution.
La Cour suprême de l'Indiana puis une cour d'appel fédérale ont rejeté en décembre le recours de ses avocats.
La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Six autres (Arizona, Californie, Ohio, Oregon, Pennsylvanie, et Tennessee) observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.
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