Une femme condamnée pour avoir menacé son mari violent de divulguer des photos de lui nu

Au Sénégal, une femme qui voulait se protéger de son mari violent lui a rappelé qu'elle possédait des photos intimes de lui. Elle a été condamnée à de la prison.

Brut

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2024

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C’est une affaire qui fait polémique au Sénégal. Pourtant, jusqu'au 21 octobre 2024, Dieynaba Ndiaye, 26 ans, était une femme apparemment sans histoire.

Fraîchement mariée à Alioune Badara Mbacké, elle vivait avec son mari à Matam, à plus de 500 km de Dakar.

C’est son arrestation, suivie de sa condamnation par le tribunal de Pikine le lundi 21 octobre, qui l'a propulsée sur le devant de la scène.

En effet, suite à une plainte déposée par son époux pour "collecte illicite de données à caractère personnel en vue de les partager", Dieynaba a été jugée et condamnée à trois mois de prison, ainsi qu'à une amende de quatre millions de francs CFA.

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"Un enfer"

Cependant, ses proches estiment que cette décision constitue une véritable injustice.

Son frère a pris la parole sur TikTok pour expliquer que c’est pour se protéger de son mari violent qu’elle l’a enregistré à son insu.

Les réseaux sociaux et la presse s’en emparent et, très vite, les faits de violence conjugale à répétition dont aurait été victime Dieynaba sont révélés.

Selon L'Observateur, elle avait déposé une plainte le 14 avril dernier pour coups et blessures volontaires répétés, violences, injures et menaces.

“Depuis notre mariage le 10 février 2024, mon mari me fait vivre un enfer”, avait-elle déclaré dans sa déposition. Elle avait joint à cette plainte des photos, des vidéos, ainsi qu’un certificat médical attestant d’une incapacité temporaire de travail (ITT) de 10 jours.

“Le dossier n’a pourtant jamais été transmis aux juridictions de jugement, ou du moins, il y a eu un retard injustifié dans cette transmission”, a déclaré Me Abdou Dieng, l’avocat de Dieynaba, contacté par L'Observateur.

“Après être rentrée à Dakar et avoir demandé le divorce, Alioune Badara Mbacké n'a cessé de la harceler pour qu'elle revienne. Pour se défendre, Dieynaba lui a rappelé l’existence des photos et l’a averti que, s’il continuait à la harceler ou à mentir sur elle, elle les partagerait sur les réseaux sociaux”, a ajouté l’avocat.