L'appareil, développé par l'entreprise savoyarde Bergens, est posé à côté du buraliste face aux clients dont il analyse les traits du visage, a expliqué jeudi Philippe Alauze, à la tête de la fédération des buralistes d'Ile-de-France lors d'une présentation.
Le dispositif s'appuie sur l'intelligence artificielle. S'il estime que le client est mineur, une lumière rouge s'allume et le buraliste demande alors une pièce d'identité. Sinon, la lumière est verte.
Il ne s'agit pas d'une prise de photos, a insisté Stephan Rosseneu, le fondateur de Bergens. La machine n'est pas connectée à internet et ne stocke aucune donnée personnelle.
Un autocollant jaune vif à proximité de l'appareil prévient que l'établissement est doté d'un vérificateur d'âge: "Protection des mineurs, anonyme, sans enregistrement d'images, sans reconnaissance faciale".
Les buralistes, qui ont le monopole de la vente de tabac en France, doivent respecter la règlementation, à savoir l'interdiction de la vente de produits de tabac aux mineurs, a rappelé Philippe Alauze.
"Le buraliste est décisionnaire dans cet acte de vente" et peut parfois se tromper, a-t-il déclaré. "Il nous arrive souvent d'avoir une interrogation": l'appareil "aide donc à la décision" et "à appliquer la règlementation".
Autres effets induit par l'installation de cette machine, selon la fédération: la dissuasion et l'apaisement de tensions qui peuvent naître d'un refus de vente.
Eric Saucet, qui tient le Tabac des Facultés à Paris, a ainsi cité l'exemple d'un jeune homme qui, jeudi matin, souhaitait acheter une carte de paiement prépayée pour des sites de paris en ligne --interdits aux mineurs. La lumière est passée au rouge et le buraliste s'est appuyé sur sa machine pour réclamer une pièce d'identité. "Le jeune homme n'a pas insisté".
L'installation de la machine coûte 590 euros, à la charge du commerçant. Il n'y a pas d'abonnement.
La phase de test en Ile-de-France durera jusqu'en avril, chez une quinzaine de buralistes en Ile-de-France.
Ces "vérificateurs d'âge" sont déjà installés chez d'autres buralistes en France depuis cette année, et dans des supérettes pour encadrer la vente d'alcool, a précisé Stephan Rosseneu.
La France compte quelque 23.000 bureaux de tabac.
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