L'accusé qui est resté muet durant tout son procès a choisi le dernier jour pour enfin s'exprimer d'un ton bravache devant la cour.
"Vous ne m'impressionnez pas, vous ne faites peur à personne", a-t-il dit à l'adresse de l'avocat général Nicolas Braconnay qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à son encontre pour "tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
"En tant que musulman, arabe et surtout Algérien je n'ai aucune leçon de morale à recevoir des Français", a-t-il lancé, répétant à l'envi : "Je ne suis pas un lâche".
Décrit par les experts comme "narcissique" et "dangereux", Mohamed Medjdoub, 29 ans, a revendiqué "une victoire totale".
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"Les objectifs n'ont pas été atteints" dit l'avocat
Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé, sympathisant du groupe État islamique (EI), avait posé une bombe fabriquée par ses soins devant la boulangerie Brioche Dorée dans une rue piétonne de Lyon. L'explosion de l'engin a fait une quinzaine de blessés, dont une fillette de 10 ans.
La bombe, emballée dans un sac en papier kraft, était composée de TATP, un explosif artisanal relativement facile à fabriquer, enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 projectiles métalliques.
Devant les enquêteurs, il a expliqué que son objectif était de créer un sentiment de peur pour que l'extrême droite gagne les élections. Une victoire de l'extrême droite exacerberait les tensions avec les musulmans et favoriserait "une guerre civile", espérait-il.
Mais, selon l'avocat général, l'objectif était bien de tuer. "Si sa bombe n'a tué personne, c'est uniquement dû au hasard", a-t-il fait valoir.
"Tous les objectifs (de l'accusé) n’ont pas été atteints. Par fierté, par arrogance, il surjoue la maîtrise. Cela fait penser à ce mauvais magicien qui rate son tour et prétend ensuite l’avoir fait exprès", avait ironisé l'avocat général dans ses réquisitions.
Le verdict est attendu lundi en milieu d'après-midi.
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