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Peut-on annuler la dette ?
L’annulation de la dette : une utopie ?
Pour affronter le coronavirus, de nombreux pays ont dû emprunter. Certains économistes pensent qu’il faudrait annuler la dette publique.
Plus de 2.200 milliards d’euros. Telle est la dette de la France. Une dette publique, c’est l’ensemble des emprunts d’un État et de ses administrations. Ces sommes sont empruntées à des marchés financiers, des banques ou des banques centrales, comme la Banque centrale européenne.
Si les banques ne sont pas remboursées
Que se passe-t-il si ces organismes ne sont pas remboursés ? « On peut imaginer un gouffre. À chaque fois qu’on ne les rembourse pas un petit peu, on les pousse toujours un peu plus vers le bord. Si, à un moment donné, elles tombent, les banques, ton épargne, mon épargne, l’épargne de tout le monde, est enregistrée dans la banque » , répond Gilles Mitteau, ancien trader et auteur de Tout sur l’économie (ou presque).
Il poursuit : « Et quand la banque tombe, l’épargne disparaît. Et ça, évidemment, c’est un vrai problème. C’est pour ça qu’on veut éviter de ne pas rembourser ces banques-là. On les rapproche de la faillite. » Seule la banque centrale ne peut être confrontée à la faillite. En effet, il s’agit de la source même de la monnaie, explique Giles Mitteau. La notion de faillite n’est donc pas applicable. Ne pas rembourser la banque centrale n’aurait aucun effet.
Le Covid-19, sujet d’endettement
Face à la crise du Covid-19, les États s’endettent afin de soutenir l’économie. Le gouvernement français, par exemple, avait déjà mobilisé 470 milliards d’euros en juillet 2020 pour affronter la pandémie. « Il est économiquement et socialement infiniment préférable de dégrader temporairement les soldes publics pour investir, réarmer l’économie et repartir de l’avant plutôt que de s’enfoncer dans l’austérité, laisser se renforcer le chômage, la misère et les drames humains », a affirmé Jean Caster en septembre dernier.
Au vu du contexte, plusieurs économistes sont favorables à une annulation de la dette détenue par la Banque centrale européenne. Néanmoins, ils ne sont pas unanimes. Ceux qui y sont défavorables évoquent un risque d’hyperinflation. Il y aurait par ailleurs un autre risque : plus un État s’endette, plus les gouvernements sont susceptibles de mener des politiques d’austérité. Cela leur permettrait de garder la confiance des marchés financiers et de refinancer leur dette.