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“30 % des dépenses de ménages défavorisés peuvent être allouées au tabac”
“Les personnes les plus défavorisées sont plus souvent fumeuses. En 2021, il y a deux fois plus de fumeurs quotidiens chez les personnes qui ont le plus faible revenu par rapport à ceux qui ont le plus fort revenu” affirme Leontine Goldzahl, enseignante-chercheuse à l’IESEG. “Jusqu'à 30 % des dépenses des ménages qui sont sous le seuil de pauvreté sont allouées à la consommation de tabac donc cela force nécessairement les ménages à faire des arbitrages de dépenses en défaveur d’autres dépenses telles que l’alimentation ou d’autres loisirs qu’ils pourraient souhaiter s’offrir”.
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Selon la spécialiste, les premiers grands facteurs explicatifs du tabagisme chez les personnes les plus précaires sont le milieu d'origine et le tabagisme parental : “On a vraiment une reproduction sociale du tabagisme. Dès lors que vos parents fument, vous avez plus de chance vous-même d’être fumeur à l'âge adulte” précise Leontine Goldzahl. Selon un sondage réalisé par Santé Publique France, +45% des personnes en situation de chômage ont une prévalence à consommer du tabac au quotidien contre +25% pour celles en études ou inactivité et +26% pour celles qui travaillent.
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Le prix d’un paquet de cigarettes passé de 3,20 à 10 euros en 22 ans
“L’autre facteur explicatif du tabagisme plus élevé chez les publics les plus défavorisés, c'est que ce sont des publics qui ont aussi plus de difficultés à avoir accès aux soins et notamment aux professionnels de santé spécialistes de l’addiction et de la tabacologie, et qui peuvent aussi faire face à des barrières financières pour acheter les substituts nicotiniques” ajoute l’enseignante-chercheuse à l’IESEG.
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En 22 ans, le prix d’un paquet de cigarettes est passé de 3,20 euros en 2000 à 10 euros en 2022. Une forte augmentation qui impacte surtout les consommateurs les plus modestes. De manière plus globale, en 2021, en France, un fumeur consommait en moyenne 13 cigarettes par jour, soit un budget moyen de 207 euros par mois selon les chiffres de Santé Publique France.
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“La question qui se pose c'est pourquoi l’Etat continue à augmenter la taxe sur le tabac et le prix du paquet de cigarettes alors que ce sont les personnes les plus défavorisées qui fument le plus. Il faut que les politiques publiques parviennent à cibler les populations les plus désavantagées pour les aider à arrêter de fumer. En rendant par exemple complètement gratuit l'accès aux substituts nicotiniques, comme les patchs, mais aussi de proposer des programmes plus innovants qui, par exemple, proposent des récompenses financières pour arrêter de fumer” déclare Leontine Goldzahl avant d’ajouter : “En France, en 2015, 41 % des cancers sont évitables en modifiant les comportements de santé à risque et en premier lieu en modifiant sa consommation de tabac”.
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