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Adrián De La Vega parle de son quotidien d'homme transgenre sur Youtube

À 22 ans, Adrián De La Vega est un homme transgenre. Sur sa chaîne Youtube, il parle de sa vie au quotidien et lutte pour faire avancer les droits des personnes trans. Voilà son combat.
Publié le
21
/
04
/
2018

Adrián De La Vega, transgenre et vulgarisateur


Adrián De La Vega est transgenre. Il a créé sa chaîne YouTube pour faire avancer la cause et les droits des personnes trans. En 2017, il a reçu l'OUT d'or de la personnalité LGBTI de l'année par l'Association des Journalistes Lesbiennes, Gays, bi-e-s et trans (AJL).


Être transgenre, c'est compliqué à définir, puisqu’il y a autant de manières de vivre sa transidentité qu'il y a de trans sur Terre.


« On ne transitionne pas parce qu'on est super malheureux »


Après, si je devais dire ça simplement, c'est ne pas être en accord avec le genre qu'on a nous assigné à la naissance. On pensait que j'étais une fille, mais en fait non. C'est important de dire qu’au final, on ne transitionne pas parce qu'on est super malheureux ou qu’on est super mal, mais parce qu’on est bien et qu'on pense qu'on mérite d'aller mieux, qu'on mérite d'être heureux.


En fait, il y a un truc qui me gêne généralement quand je vois des choses sur les personnes trans, c'est qu'on est vachement centré sur « l’avant/après ». Comme si, même après avoir transitionné, il fallait vraiment parler de « l’avant », comme si c'est ce qu'était vraiment la personne. On reste dans cette stupéfaction alors que je pense qu’il faut passer à autre chose.


C'est plus important de parler de comment ça se passe au quotidien. Qu'est-ce qu'on peut faire pour que les gens soient moins dans l’incompréhension ? Comment faire pour qu'on ne soit plus des citoyens marginalisés ? En 2016, SOS homophobie a enregistré 121 témoignages d'actes transphobes, soit une augmentation de 76% par rapport à 2015.


La transphobie administrative


La transphobie peut prendre plein de formes : de la petite blague un peu nulle à l'agression physique, verbale, jusqu'au meurtre, même en France. Et puis, c'est très compliqué de porter plainte, parce que la transphobie, c’est très varié donc voilà. Je dirais que ce que je vis aujourd'hui, c'est surtout de la transphobie administrative. Depuis 2016, les personnes transgenres peuvent demander une modification de la mention du sexe sur leur pièce d'identité. Mais cette modification reste soumise à la décision d'un juge du tribunal de grande instance.


L'une des choses qui seraient urgentes à changer, c’est le changement d'état civil. Il faudrait que ça soit plus simple. Il faut toujours aller devant le tribunal de grande instance. Je pense que rien qu'avoir des papiers qui correspondent à son genre, à son identité, ça peut simplifier la vie, pour trouver un travail, un logement, continuer ses études… Il y a beaucoup de personnes trans qui abandonnent les études.


Aujourd'hui, ma famille proche me soutient à 100 %, mes parents me soutiennent à 100 % et sont très fiers de ce que je fais sur YouTube et du reste. Au final, quand je l'ai annoncé à mes proches, ce n'était pas pour avoir des avis ou des jugements, Pour les gens avec qui ça s'est mal passé... Je dis qu’ils ont fait le choix de voir ça comme un drame, alors que ce n'est pas un drame d'être trans ! J'encourage chacun à faire le ménage. Ce n'est pas égoïste de penser à son bonheur, surtout quand on ne fait de mal à personne.