Cannes 2024 : Rencontre avec Iris Knobloch

Présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch explique que “malgré le succès commercial du film Barbie, réalisé par une femme, la plupart des gros budgets à Hollywood sont encore attribués aux hommes. Je crois que c'est un réflexe dans le sous-conscient qu'on donne plus de confiance à un homme de pouvoir gérer un gros budget". Selon elle, un changement de mentalité est nécessaire pour remédier à cette inégalité. Iris Knobloch affirme que "c'est un changement d'état d'esprit qui va arriver". Elle estime que cette évolution est en marche et se réjouit de voir les femmes prendre de plus en plus confiance en elles.

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"Le public veut entendre les histoires des femmes"

Iris Knobloch indique que cette nouvelle génération de réalisatrices âgées de 30 à 40 ans, comme Louise Courvoisier, Gatry Dinger et Noémie Merlant, l'inspire beaucoup. "Ça m'inspire, les femmes prennent confiance en elles-mêmes", déclare-t-elle. Elle ajoute que "le public veut entendre les histoires des femmes" et que cela est "absolument clair et formidable". Iris Knobloch cite en exemple le succès du film Barbie, réalisé par Greta Gerwig, comme une illustration de cette tendance.

Iris Knobloch explique que le fait que des actrices comme Noémie Merlant et Céline Salette passent derrière la caméra est "un reflet de la société" qui est en train de changer. "La société est en train de changer. On est tous, mais ça s'applique aussi aux hommes, parfois trop coincés dans un box. On nous met là dedans, on dit “la personne a fait une chose dans sa vie et elle ne pourrait pas faire autre chose”. Dans la vie, il faut pouvoir se réinventer, prendre des risques et je suis ravie qu’aujourd’hui, des femmes prennent aussi des risques, sortent de leur zone de confort. Je crois que c’est en train de changer et ça me réjouit énormément", ajoute-t-elle.

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"Je suis extrêmement fière que le parole des femmes se soit libérée mais encore plus, qu’elle soit entendue"

Iris Knobloch évoque un autre moment fort du Festival de Cannes 2024 : la présence de Judith Godrèche, qui est venue présenter son court-métrage "Moi aussi", et la photo de près de 100 femmes victimes de violences sexistes et sexuelles sur les marches du festival. La présidente du festival déclare que c'était "vraiment extrêmement important" et qu'elle est "extrêmement fière que les paroles des femmes se sont libérées". Selon elle, "c'est vraiment le grand changement" qui est arrivé, même si cela a pris plus de temps en France qu'aux États-Unis où "la parole s'est libérée beaucoup plus tôt".

"Il y a une vraie transformation dans notre industrie"

Iris Knobloch affirme qu'il y a une "vraie transformation dans notre industrie" avec une "prise de conscience collective que c'est plus acceptable". Elle encourage et applaudit "ces femmes qui ont su s'exprimer avec beaucoup de force et beaucoup de courage", comme Judith Godrèche.

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Selon elle, accueillir le court-métrage de Judith Godrèche et cette photo des femmes victimes était une manière de "donner notre respect aux femmes et aux personnes qui ont osé vraiment dire ce qui leur est arrivé". Elle considère que la libération de la parole des femmes et le fait qu'elles soient enfin entendues représentent un changement majeur dans l'industrie cinématographique.