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Xavier Dolan dit tout à Brut
“La première chose que j’ai jamais écrite, c’est une télé-série”
Xavier Dolan est de retour sur la scène cinématographique avec sa première série : “La Nuit où Laurier gaudreault s’est réveillé”. Adaptée d’une pièce de théâtre, cette nouvelle réalisation sera diffusée pour la première fois en France le 23 janvier 2023. À cette occasion, Brut l’a interrogé sur ce projet, où il campe le rôle de réalisateur et d'acteur.
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Les débuts derrière sa série
Ce projet lui est venu après avoir visionné la pièce de théâtre. “À l’été 2019, j’ai vu la pièce de théâtre de Michel Marc, que j’avais déjà adapté dans le passé, j’avais adapté son travail à l’époque de ‘Tom à la ferme’. Je pense que ce qui m’a plu dans la pièce, c’est l’idée de pouvoir montrer tout ce qui n’était qu’évoqué au texte, mais aussi de pouvoir plonger vraiment dans les notions complexes de conflits dans la fraternité, entre frères et sœurs. Et puis encore une fois et encore et toujours, l'incommunicabilité des sentiments, des choses qu’on ressent, être incapable de dire ‘je t’aime’, de pouvoir s’accepter tel que l’on est, d’accepter les autres tels qu’ils sont”, explique Xavier Dolan.
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L’idée de l’adapter en série a tout de suite été tout de suite évidente pour le réalisateur. “La pièce de théâtre était jalonnée de façon à ce que à chaque 30 minutes, il y avait des cliffhangers, des pivots, qui m’ont immédiatement évoqué l’univers de la télé-série parce que je voyais des fins d’épisodes, des débuts d’autres, c’était pour moi… le langage de la télévision s’imposait.” Il a d’ailleurs toujours été attiré par ce support : “La première chose que j’ai jamais écrite, c’est une télé-série. Elle n’a jamais vu le jour mais la première chose que j’ai écrite dans ma vie, c’était une télé-série. Ça racontait la vie d’une famille ordinaire, qui vivait des bouleversements, disons, eux, plutôt extraordinaires. Ça s'appelait Des Gens ordinaires.”
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Il a travaillé avec Hans Zimmer et David Fleming pour la bande originale de la série. “On a même composé certaines pièces presque ensemble. Je ne suis pas compositeur, je chante très mal. (...) J’étais présent à l’enregistrement à Londres mais j’étais présent pendant la création aussi. Et puis c’était bien de pouvoir donner des indications pendant que eux composaient, parce qu’on pouvait orienter le travail et puis éviter de perdre le temps l’un de l’autre, du temps qu’on n’avait peu parce que c’était très dernière minute. Et puis, de pouvoir comme ça construire, poser, déposer sur la table de musique chaque détail, chaque pièce, chaque sonorité, choisir ensemble les textures, discuter de certaines idées, ça a créé une musique qui nous ressemble à nous trois et puis qui est très cohérente, je pense, avec le produit qui a été tourné et qui lui a donné sa voix, en fait, à cette série-là.”
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“Je suis fier de tous mes projets”
Il tourne aussi pour leur sixième collaboration avec Anne Dorval, qui joue une nouvelle fois sa mère à l’écran. “C’est une personne qui porte en elle tellement de personnages, tellement de talent. Il y a autant de personnages de mères sur Terre qu’il y a de femmes donc ce sont des personnages différents les uns des autres qui se renouvellent à chaque fois, qui sont différents. On peut y voir une redite artistique, mais c’est juste que ce que j’aime avec Anne, c’est qu’on peut toujours commencer à zéro et puis on peut toujours raconter une nouvelle histoire. Elle est toujours… elle a la curiosité puis le désir d’explorer, de créer, de se renouveler, de se transformer, de devenir quelqu’un d’autre, comme moi aussi, j’ai ce même désir.”
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Depuis 2009 et son premier film “J’ai tué ma mère”, l'acteur et réalisateur est fier de son parcours. “Il y a la fierté globale et puis il y a de la fierté pour chacun de ces projets, ce n’est pas toujours la même. Il y a des projets… Je suis fier de tous mes projets, je n’ai honte d’aucun d’eux, je les aime tous pour des raisons différentes. Il y en a que je regarde plus douloureusement, je trouve qu’ils ont mal vieilli ou je les trouve mal éclairés, je les trouve maladroits, puis en même temps, on évolue aussi, on change, c’est parce qu’on fait des erreurs qu’on ne les répète pas, idéalement évidemment.”
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