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Ces maladies du cerveau liées à l'alimentation
L’alimentation influence notre cerveau !
Sophie Yvon, chercheuse en neurogastrologie et nutrition, nous explique comment l’alimentation influence les maladies du cerveau.
« Moi, ce que je vous conseille, c’est de conserver autant que possible un esprit sain, non pas dans un corps sain, mais dans un ventre sain », affirme Sophie Yvon, chercheuse en neurogastrologie et nutrition. Pour Brut, elle décortique les mécanismes qui lient l’intestin au cerveau.
Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques : et si l’alimentation changeait quelque chose ?
L’Alzheimer, Parkinson et la sclérose en plaques sont des maladies neurologiques. Mais aujourd’hui, de nombreuses études suggèrent que l’intestin a un rôle important à jouer dans l’évolution de ces pathologies.
Pour comprendre cela, il faut imaginer que nous avons plein de bactéries dans le ventre. Ces bactéries sont normalement contenues à l’intérieur de notre intestin. Toutefois, la barrière n’est pas complètement imperméable. C’est la raison pour laquelle il y a du passage de nutriments, de bactéries et de molécules qui arrivent directement dans le sang.
Dans certaines pathologies, l’intestin va être un peu plus ouvert, c’est-à-dire qu’il laissera passer plus de bactéries. Ces bactéries passent alors de notre ventre à la circulation sanguine. “Et qui dit circulation sanguine dit que qu’elles peuvent arriver à votre cerveau. Ces molécules que vont produire l’intestin aura un impact direct sur le cerveau !”, détaille Sophie Yvon.
L’Alzheimer, une maladie multifactorielle
Cette modification de l’équilibre intestinal peut alors favoriser l’apparition de troubles neurologiques. L’Alzheimer, par exemple, est une maladie qui se caractérise notamment par l’augmentation de certaines protéines - les protéines amyloïdes et les protéines Tau - qui forment des plaques dans le cerveau du patient. Or, certains types de bactéries localisées dans l’intestin peuvent influencer la synthèse de ces protéines. On observe que dans le microbiote intestinal de ces patients qui souffrent d’Alzheimer, certaines bactéries sont augmentées et d’autres sont réduites.
Il faut cependant garder à l’esprit que l’Alzheimer est un maladie multifactorielle. Il n’y a pas que le ventre qui entre en jeu, mais également le système immunitaire et système nerveux central, par exemple. Aujourd’hui, on est incapable de soigner ces maladies. En revanche, certaines études affirment que la modification de l’alimentation permet de ralentir la progression de la maladie, voire de la stabiliser. Pour les personnes en bonne santé, adapter son alimentation permettrait de limiter le risque de la développer.
Vitamine B6, oméga-3, flavonoïdes et anthocyane dans nos assiettes
Sophie Yvon recommande des aliments riches en vitamines B6. On en trouve dans les abats comme les foies, les cervelles... Pour les personnes qui ne mangent pas de viande, on peut les retrouver dans les graines de chia, les graines de lin, dans certaines huiles ou dans les noix.
La chercheuse en neurogastrologie conseille également de manger des aliments riches en oméga-3. Par exemple, le poisson a la réputation d’être bon pour la mémoire et pour le cerveau. Pourquoi ? Parce qu’il est très riche en acides gras polyinsaturés, et donc en oméga-3. Ce sont ces acides gras qui stimulent le cerveau.
Enfin, elle encourage à consommer des plats riches en flavonoïdes et en anthocyane. Ils se retrouvent dans certaines légumineuses, comme le soja, les pois lentilles ou les haricots, ou dans certaines crucifères comme les choux de Bruxelles, les brocolis et le chou-fleur. Enfin, tous les aliments rouges ou noirs comme les mûres, framboises, cerises et fraises sont riches en anthocyane.