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Coronavirus : le personnel d'un EHPAD se confine avec les résidents
Les employés de cet Ehpad se sont confinés avec leurs résidents
Le but : être au plus près des patients et assurer la continuité des soins.
Dans l’Ehpad de Bergeron-Grenier, le personnel a décidé de se confiner avec les résidents pour empêcher des contaminations au Covid-19. « On reste tous à plein temps. Il n’y a personne qui part et qui revient, on est tous ici, on dort là. Alors on s’est fait livrer des matelas par la mairie », explique Mathilde Buxeraud, ergothérapeute.
Sur les 35 salariés, 18 ont décidé de rester confinés avec les résidents
« Pour certaines, c’est souvent la première expérience de vie en collectivité. On est quand même les uns sur les autres, on n’a pas d’intimité. Ça peut devenir un peu lourd. Après, il y a le sens de la mission », témoigne Pascal Ramirez, le directeur de l'Ehpad.
Sur les 35 salariés, 18 ont décidé de rester pour s’occuper à plein temps des 57 personnes âgées : des soignants, un chef cuisinier, une comptable et un agent d’entretien, notamment. Pour se nourrir, l’établissement se fait livrer. Cet Ehpad de Nouvelle-Aquitaine n'a par ailleurs que 359 masques pour gérer une éventuelle crise. « Avec le stock de masques qu’on a aujourd’hui, on tiendrait une demi-journée », affirme le directeur de l’établissement.
Faire l’impasse sur les tâches non essentielles
Chaque jour, l’Ehpad tente de maintenir le contact avec l’extérieur en connectant les résidents à leurs familles. « On essaie de compenser comme on peut. Il y a tout ce qui est Skype, les appels téléphoniques. Pour l’instant ça va, mais pour certains, c’est un petit peu compliqué », admet Mathilde Buxeraud. Dans tous les cas, la plupart des résidents sont rassurés que le personnel reste le même, d’après Pascal Ramirez : « Pour les personnes démentes, comme on est tout le temps là, que c’est toujours les mêmes personnes, elles sont beaucoup moins perturbées ».
Pour être au plus près des personnes âgées, les employés ont décidé de faire l’impasse sur les tâches non essentielles. « On a arrêté de repasser, par exemple. C’est pas essentiel, le repassage. C’est joli, mais ça ne sert à rien. On ne nettoie pas les couloirs tous les jours. Les couloirs on s’en fout, le Covid-19 ne va pas passer par nos pieds. Par contre, on continue à nettoyer tous les points de contact : les poignées, les rambardes », détaille Pascal Ramirez.
« On finira par tous mourir »
Mais malgré la bonne humeur ambiante, la mort est bien présente dans les esprits. Certains résidents, lucides, savent qu’ils n’en ont peut-être plus pour longtemps. « Il n’y a pas longtemps, un monsieur nous a dit qu’on allait faire comme avec la vache folle. Qui si un résident était, touché on allait abattre le troupeau », relate Pascal Ramirez. Qui conclut : « À un moment, de toute façon, la seule certitude qu’on peut avoir dans la vie, c’est qu’on finira par tous mourir. »