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3 mesures qui existent déjà pour lutter contre les féminicides
3 mesures qui existent déjà pour lutter contre les féminicides
Ordonnance de protection, bracelet d'urgence, tribunaux spéciaux… Voici 3 solutions qui existent déjà et qui aident à lutter contre les féminicides.
L'ordonnance de protection. La victime peut demander plusieurs mesures de protection : l’interdiction pour l’agresseur d'entrer en relation avec elle, ses enfants ou des proches, l’interdiction pour l’agresseur de détenir ou de porter une arme, ou encore l'interdiction de sortie du territoire pour les enfants.
« Pour un nombre important de femmes, c'est vraiment au petit bonheur la chance » dénonce Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. Tout dépend de la décision du juge aux affaires familiales précise Anne-Cécile Mailfert.
Pour obtenir cette ordonnance de protection, il faut remplir un formulaire et apporter des preuves : témoignages de l'entourage, témoignage d'associations, certificats médicaux… Les pièces sont à déposer au tribunal auprès du juge aux affaires familiales.
« Là où l'Espagne en délivre à peu près 30 000 par an, nous, nous en délivrons 3000 » déclare Nicole Belloubet, ministre de la Justice.
Le « Téléphone grave danger ». Attribué par le procureur de la République dans un cadre judiciaire, le téléphone grave danger permet d'appeler la police en appuyant simplement sur une touche. « Dès lors que mon ex-conjoint était à proximité de moi, je devais l'actionner. Parce qu'il n'avait pas lieu d'être là du fait qu'il y avait une ordonnance de protection. Dès lors que je l'avais, je me suis sentie quand même en sécurité, même si, à l'extérieur, j'étais toujours terrifiée » raconte une femme qui a pu bénéficier du « Téléphone grave danger ».
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a plaidé pour l'élargissement du dispositif. En attendant, certaines victimes qui n'ont pas accès au « Téléphone grave danger » achètent sur Internet un bracelet électronique, pour une trentaine d'euros. Le bracelet connecté, comme le « Téléphone grave danger », possède un bouton d’alerte. « J'ai 3 amis qui sont connectés avec moi, qui peuvent me géolocaliser et ça permet d'alerter aussitôt la police » détaille Fanny Thiel, victime de violences conjugales. C'est donc ses amis qui préviennent ensuite la police : « quand il nous arrive des violences, on n'a jamais le temps de prendre le téléphone, d'appeler la police, d'attendre le 17 » raconte Fanny Thiel, victime de violences conjugales. Une méthode qu’elle estime efficace pour pouvoir se protéger et alerter rapidement.
Des tribunaux spéciaux. En Espagne, en 2004, des tribunaux spéciaux ont été créés. Ces tribunaux spécialisés dans les violences domestiques sont capables d'infliger des peines plus lourdes que la justice pénale. « Quand un juge accorde un mandat de protection, cela confère à la personne un statut de victime de violences domestiques. Cela lui permet d'obtenir toute une série d'aides financières » précise Sonia Chirinos, juge spécialiste de la violence domestique.
Avec ces tribunaux spécialisés dans la violence domestique, les juges sont désormais forcés d'instruire les dossiers en 72 heures et l'État peut décider de poursuivre les auteurs et de protéger les femmes, même si les victimes n'en font pas la demande, voire le refusent. Toutes celles qui déposent plainte sont, elles, recensées dans un fichier.
Des méthodes qui permettent effectivement de lutter contre les féminicides, puisque les chiffres montrent qu’en Espagne, le nombre de femmes décédées suite à des violences est beaucoup plus faible qu’en France. « L'Espagne a des résultats bien meilleurs que la France. Je crois qu'en 2018, il y a eu moins de 50 femmes qui sont décédées du fait de violences en Espagne. Alors que pour nous en France, les chiffres sont trois fois supérieurs » précise Nicole Belloubet, ministre de la Justice en France.