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3 vêtements sexistes
Trois détails sexistes sur les vêtements
Poches, boutons, talons : la plupart des différenciations genrées dans la mode ont une origine historique bien précise.
Les boutons
Les boutons sont placés sur le côté gauche des chemises pour femmes et sur le côté droit des chemises pour hommes. Pour certains, cela est dû au fait que les vêtements pour hommes servaient à cacher des armes. La plupart des hommes tiennent en effet les épées avec leur main droite, ce qui rend le déboutonnage des manteaux, gilets et chemises plus facile avec la main gauche. D'où la fameuse pose de la main dans le gilet du XIXème siècle, un symbole subtil de leadership.
À l’époque, la mode est souvent dictée par les plus riches. Une théorie assure que les femmes riches étaient souvent habillées par des domestiques droitières, pour qui il était plus facile de boutonner à droite.
Les talons hauts
À l’origine, les chaussures à talons hauts étaient exclusivement faites pour les hommes. Utilisées comme chaussures d'équitation militaire au XVème siècle en Perse, elles sont finalement importées en Europe, où les aristocrates masculins les portent pour paraître plus grands et pour se vanter de leur statut.
« Si vous regardez ce qu’il se passe en Perse au moment où le talon est adopté par les hommes en Europe, il y avait ce leader très important, Abbas Ier le Grand. Ce qu’il pouvait apporter à ses homologues européens, c’était la plus grande cavalerie au monde. Ils portaient tous des chaussures à talons », analyse Elizabeth Semmelhack, directrice de création à la Bata Shoe Museum.
Porter des talons est très à la mode d'abord pour les hommes. Le roi Louis XIV met des chaussures à talons avec des semelles rouges et oblige les aristocrates à faire de même à Versailles. Le créateur français de chaussures de luxe Christian Louboutin recopiera ce style dès les années 1990.
Au cours du XVIIème siècle, la forme et la fabrication des talons commencent à changer. Ils sont faits avec des couches de cuir, comme sur les bottes de cowboy, et on commence à les associer à la masculinité et aux activités d’extérieur. Finalement, l’idée selon laquelle les hommes devraient prendre de la distance avec tout ce qui est irrationnel et avec la mode fait que les hommes du XVIIIème siècle abandonnent complètement les talons très hauts.
Les poches
Sur les vêtements pour femmes, souvent, soit les poches sont fausses, soit elles sont là pour décorer, soit toutes petites petites, soit inexistantes. Et pour cause : elles ont un passé sexiste. « J'ai fait la même expérience que beaucoup de femmes : vous achetez un pantalon ou une jupe et vous voyez qu'il y a une poche. Puis vous y glissez votre main et vous réalisez que c'est soit une fausse poche, soit une poche toute petite », témoigne Eva Everett, co-fondatrice de la marque de vêtements Svaha.
Les poches sont créées pour porter des outils et des instruments. Au XVIIIème siècle, les femmes ont de grandes poches dans lesquelles elles rangent de la nourriture, des fournitures de bureaux, des journaux intimes ou du matériel de couture. Contrairement aux poches des hommes, qui se cachent à l'intérieur du vêtement, celles des femmes sont séparées et attachées par une ficelle.
Après la Révolution française, les femmes commencent à porter des « réticules », de minuscules pochettes portées autour du bras qui pouvaient à peine contenir des pièces de monnaie. C'est seulement au milieu du XIXème siècle qu’elles ont des poches cousues, mais elles restent plus petites que celles des hommes.
« C'était pendant le mouvement des suffragettes. Les vêtements des femmes, comme les pantalons bloomers, avaient des poches à l’intérieur, et c'était très controversé » commente Eva Everett. Puis la mode féminine évolue, et les poches sont remplacées par des sacs à main. Du côté des hommes, les poches se multiplient.