Cette vidéo sera publiée prochainement
4 mois de mobilisation en Algérie : où en est-on ?
Algérie : retour sur 4 mois de mobilisation.
Où en est l'Algérie depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika ? Retour sur 4 mois de mobilisation.
Le 10 février, Abdelaziz Bouteflika annonce qu'il brigue un 5ème mandat à la tête de l'Algérie. Le 22 février, des milliers d'Algériens descendent dans la rue à Alger pour manifester contre l’annonce du Président.
Le 2 avril, le général Gaïd Salah demande une mise à l'écart « immédiate » du président. Quelques heures plus tard, Abdelaziz Bouteflika démissionne de la présidence algérienne, après 20 ans d'exercice du pouvoir. Les citoyens algériens s’en réjouissent, mais ils ne trouvent pas ça suffisant : ils veulent le départ de tout le « système Bouteflika » et donc de tous ceux qui étaient liés à l’ancien président algérien.
Le 5 avril, d’énormes manifestations fêtent le 1er vendredi post-Bouteflika. Le 10 avril, le président par intérim, Abdelkader Bensalah fixe l'élection présidentielle au 4 juillet. Mais les manifestants algériens estiment que le pouvoir intérimaire en place ne peut garantir une élection libre et équitable : « Ce n'est pas le moment de faire des élections, le pouvoir est toujours là, le système est toujours en place. Il faut un groupe de transition, il faut que ça vienne de ce peuple » déclare alors une manifestante.
Considéré comme la première fortune d’Algérie, Issad Rebrab est placé en détention préventive le 23 avril. La justice algérienne a lancé plusieurs enquêtes sur des faits présumés de corruption et placé en détention provisoire de puissants hommes d'affaires, proches de l'ancien pouvoir et d’Abdelaziz Bouteflika.
Le 4 mai, Saïd Bouteflika, frère et ex-puissant conseiller d'Abdelaziz Bouteflika, est incarcéré sur décision du tribunal militaire de Blida. Certains citoyens algériens dénoncent cette décision : « Il devrait passer devant une cour civile par une justice indépendante. C’est pas ce qu'on demande, nous. On demande pas qu'il y ait des règlements de comptes » déplore une manifestante.
Le 20 mai, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et nouvel homme fort d’Algérie, rejette les revendications des manifestants : « Ces manifestations sont un moyen pour les manifestants de brandir leurs pancartes et leurs drapeaux pour faire passer leurs revendications irrationnelles comme l'exigence du départ collectif de tous les cadres de l’État » déclare-t-il alors.
Le 28 mai, le militant des droits de l’homme Kamel Eddine Fekhar meurt lors de sa détention. Il observait une grève de la faim depuis son incarcération le 31 mars. Certains manifestants l’érigent alors comme « martyr pour la liberté » et la démocratie.
Le 2 juin, le Conseil constitutionnel annonce sa décision de reporter l'élection présidentielle, faute de candidats. Le 15 juin, plus de 70 associations, organisations et ordres professionnels se mettent d'accord sur une feuille de route pour une sortie de crise et une transition démocratique.
Le 28 juin, des manifestants défilent en Algérie pour le 19ème vendredi consécutif. Ces citoyens algériens demandent la mise en place d’un État civil, et non d’un « État militaire ». « On veut une Algérie libre démocratique » scande un manifestant.