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Située au sud d’Israël, la bande de Gaza est frontalière avec l’Égypte et le désert du Sinaï. Sa superficie est de 360 kilomètres carrés, pour une longueur de 41 kilomètres et une largeur qui oscille entre 6 et 12 kilomètres. “Donc c'est un petit territoire, en effet, sur lequel se concentre beaucoup de monde, avec une très forte densité de population : 2,3 millions d'habitants” précise Stéphanie Latte-Abdallah, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Il s’agit d’un “territoire complètement enfermé sur lui-même, avec très peu de possibilités de sortie, donc soit par le checkpoint d'Erez, qui amène en Israël, soit par le checkpoint de Rafah, qui passe par l'Égypte”.
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Quel est le statut de la bande de Gaza ?
“C'est un gouvernement de facto qui gère cet espace. Il y a eu les élections palestiniennes en 2006, qui voient la victoire du Hamas. Le Premier ministre qui est nommé, Ismaël Haniyeh, est l'un des responsables du Hamas. Très vite, il y a des tensions qui ont lieu entre le parti Fatah, qui jusque-là avait autorité et était un peu la base de cette Autorité palestinienne, et ce nouveau Premier ministre appartenant au Hamas. Il y a des conflits inter Hamas-Fatah à Gaza et le Hamas prend le contrôle de la bande de Gaza, créant alors une double autorité, en fait, un double gouvernement, l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, basée à Ramallah, et puis un gouvernement du Hamas à Gaza” explique Stéphanie Latte-Abdallah, directrice de recherche au CNRS.
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A Gaza, “80 % de la population est issue de familles qui se sont réfugiées suite à la guerre de 1948, qui venaient de villages alentours, des villes proches, etc. Il y a aussi tous les descendants de ces personnes qui se sont réfugiées dans la bande de Gaza et qui ont le statut de réfugié tel qu'il est attribué par l'UNRWA, qui est une institution des Nations unies, qui attribue le statut de réfugié aux réfugiés palestiniens, qui ne sont pas dans le mandat du HCR comme d'autres réfugiés. Les habitants de Gaza ont le statut de réfugiés pour beaucoup d'entre eux” déclare Stéphanie Latte-Abdallah.
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La directrice de recherche au CNRS décrit qu’il y a dans la bande de Gaza “une vie à plusieurs étages : il y a des gens qui ont des moyens et qui ont une vie sociale comme tout le monde, il y a une partie de la population qui lutte vraiment au quotidien. Maintenant, tout est compliqué, en fait. Il y a quatre, cinq heures d'électricité par jour, en ce moment, il n'y en a quasiment plus puisque tout est bloqué. Déjà, la vie quotidienne prend beaucoup de temps, parce qu'il faut tout le temps se réajuster à ce qu'on n'a pas, à ce qui manque, mais à côté de ça, il y a aussi une vie artistique importante. On a remarqué ces dernières années, vraiment, par exemple, une créativité musicale, il y a énormément de rappeurs qui sont issus de Gaza, il y a pas mal de collectifs, il y a aussi cette vie très dense à ce niveau-là et qui montre que cette bande de Gaza, ce n'est pas que, effectivement, ce qu'on en voit toujours dans les médias, ces destructions, ce rapport militaire, etc., c'est évidemment toute une population civile, mais aussi de la créativité, aussi de l'énergie, beaucoup de jeunes qui inventent, qui font du rap, mais dont beaucoup, maintenant, quand même, essaient de quitter Gaza, parce que, d'abord, la contestation interne est très complexe, parce qu'il faut savoir que la population n'est pas forcément d'accord avec ce qui est fait par le Hamas”.
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