Cette vidéo sera publiée prochainement
7 discours féministes qui ont marqué la décennie
Le mouvement SlutWalk : “Quoi que tu dises, si tu couches avec moi sans mon consentement, t'es un violeur”
En 2011, le mouvement SlutWalk réaffirme que "non" c'est "non". Le 19 juin 2011, Alyssa Royse, auteure, prononce ce discours depuis Seattle aux Etats-Unis : “Tu peux me traiter de salope si tu veux, c'est pas grave. Je m'en fous. Tu peux me traiter de tous les noms. Tu peux regarder mon corps et dire "elle est canon" ou "elle est dégueulasse", "j'ai envie d'elle" ou "plus jamais je veux voir ça". Mais la seule chose que tu ne peux pas faire, c'est me toucher. Et tu ne peux pas avoir de relations sexuelles avec moi sans mon consentement. Parce que quoi que tu dises, si tu couches avec moi sans mon consentement, t'es un violeur. Et ça n'aura toujours rien à voir avec moi”. Quelques mois plus tard, le 1er octobre 2011, l’organisatrice locale du mouvement SlutWalk à New York, Lourdes Hunter, déclare : “On a le droit de choisir comment on s'habille, que ce soit avec un mini short, un débardeur ou avec ta robe la plus sexy, ouais meuf vas-y ! On a le droit de choisir comment on s'identifie et comment on exprime notre genre, que ce soit en se conformant aux normes sociales, ou en faisant ce que l’on veut, putain ! On a aussi le droit de choisir avec qui on couche et on a bien sûr le droit de dire non”.
"Le violeur, c'est toi !", l'hymne féministe chilien
Malala Yousafzai : “Les extrémistes ont peur des femmes. Le pouvoir de la voix des femmes les effraie”
Deux ans plus tard, originaire d’Afghanistan, Malala Yousafzai défend l'éducation des jeunes filles aux Nations Unies : “Le 9 octobre 2012, les Talibans m'ont tiré dessus sur le côté gauche de mon front. Ils ont aussi tiré sur mes amis. Ils pensaient que les balles nous feraient taire mais ils ont échoué. Les extrémistes avaient, et ont toujours, peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie. Ils ont peur des femmes. Le pouvoir de la voix des femmes les effraie. Aujourd'hui, je me concentre sur les droits des femmes et l'éducation des jeunes filles parce que ce sont elles qui souffrent le plus. À une époque, les militantes demandaient aux hommes de défendre leurs droits mais aujourd’hui, nous le ferons par nous-mêmes”.
On a demandé à Jude Law s’il se considérait féministe
Emma Watson : “Si vous croyez en l'égalité, vous êtes peut-être un de ces féministes par inadvertance”
En 2014, l’actrice Emma Watson lance un appel pour l'égalité aux Nations Unies également : “Mes récentes recherches m'ont montré que le féminisme était devenu un mot impopulaire.
Apparemment, je suis considérée comme une femme dont les expressions sont perçues comme trop fortes, trop agressives, excluantes, anti-hommes et repoussantes. Pourquoi ce mot dérange-t-il autant ? Je viens de Grande-Bretagne et je pense qu'il est juste en tant que femme, que je sois payée autant que mes collègues masculins. Je trouve ça juste de pouvoir faire mes propres choix concernant mon corps. Si vous croyez en l'égalité, vous êtes peut-être un de ces féministes par inadvertance dont j'ai parlé tout à l'heure.
Et pour cela, je vous applaudis. Nous luttons pour un mot qui nous unit mais la bonne nouvelle c'est que nous avons un mouvement uni. Il s'appelle HeForShe. Je vous invite à faire un pas en avant, à vous montrer et à vous demander : “Si ce n'est pas moi, qui ce sera ? Si ce n'est pas maintenant, quand ce sera ?” Merci beaucoup”.
Comment le clitoris est devenu un emblème de la cause féministe
Chimamanda Ngozi Adichie : “N'acceptez jamais le "parce que tu es une femme" comme étant une raison de faire ou de ne pas faire quelque chose”
Un an plus tard, l’écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie s’intéresse à la suppression des rôles de genre. Elle affirme depuis l’Université de Wellesley le 29 mai 2015 : “Il y a beaucoup de choses sur lesquelles ma mère et moi ne sommes pas d'accord concernant le genre. Il y a certaines choses que ma mère croit qu'une personne devrait faire, pour la simple et bonne raison que cette personne est une femme. Par exemple, hocher la tête et sourire de temps en temps, même si sourire est la dernière chose que l'on ait envie de faire. Par exemple, céder volontairement à certains arguments, surtout lorsqu'on débat avec une personne qui n'est pas une femme. Par exemple, se marier et avoir des enfants. Aujourd’hui, j’ai de bonnes raisons pour faire l'une ou l'autre de toutes ces choses. Mais le "parce que tu es une femme" n'en est pas une. Et donc, chères membres de la promotion de 2015, n'acceptez jamais le "parce que tu es une femme" comme étant une raison de faire ou de ne pas faire quelque chose. Et enfin, je voudrais terminer par une dernière petite chose qui est le plus important : l'amour. Aujourd'hui les filles sont souvent élevées pour voir l'amour comme quelque chose qu'elles donnent. On loue les femmes pour leur amour quand cet amour est un don. Mais aimer, c'est donner et recevoir. S'il vous plaît, aimez en donnant et en recevant. Donnez et recevez. Si vous ne faites que donner et que vous ne recevez rien en retour, vous le savez. Vous le savez grâce à cette petite voix en vous, que nous, les femmes, réduisons souvent sous silence. Ne faites pas taire cette voix. Osez recevoir”.
10 moments féministes au Festival de Cannes
Aranya Johar : “Je suis réduite à une seule chose : l'interaction sexuelle”
En 2017, Aranya Johar, une jeune poète indienne critique le patriarcat : “Le premier garçon qui m'a tenu la main m'a dit que les garçons ne veulent pas entendre parler de saignements vaginaux. Plus jeune, je pouvais sentir qu’il y avait de la misogynie, les vagins destinés à être baisés, les seins destinés à être léchés et les bouches destinées à sucer. C'est vrai, je sais, ma taille comparée à un sablier, ma voix destinée à trembler : "Mh, vite s'il te plaît" Pourtant, je ne dis rien. Car je suis réduite à une seule chose : l'interaction sexuelle. Pas seulement moi, mais aussi ma mère, mes soeurs, mes amies on rentre vite après 20h30.
Donc je porte mes longs jeans et des hauts trop grands, je ne montre pas mon décolleté ou une partie de mes cuisses, je ne veux pas qu'on se méprenne à croire que j'en ai envie. Parce que si je porte moins de vêtements, je fais plus que me montrer, Je prends un risque. Je ne risque pas ma virginité, mais ma vie. Mon hymen semble être sacré, on m'a dit de le garder jusqu'à ce que je sois une femme. Sinon, je suis une pute, une salope, une traînée et plus encore. Pas aussi pure qu'avant. A l'âge de 12 ans, mes bretelles de soutien-gorge ont été sexualisées. En même temps, on n'a pas de foutus droits sexuels. Ma tante a été violée par son mari, mais le viol conjugal c'est normal. Rapproche tes lèvres, c'est une conception folle, fais la queue. Donc ce que j'essaie de dire ici ce soir c'est que je suis désolée d'avoir été élevée dans une famille dans laquelle mon frère m'a appris la différence entre le bien et le mal, dans laquelle ma mère croit que notre génération changera le monde et le rendra plus facile pour chaque fille”.
Natalie Portman : “J'ai ouvert avec enthousiasme ma première lettre de fan : un homme écrivait qu'il rêvait de me violer”
En 2018, l’actrice Natalie Portman prononçait un discours puissant à la "Women's March" de Los Angeles : “J'étais tellement enthousiaste à 13 ans quand le film est sorti et que mon travail et ma performance artistique ont touché le public. J'ai ouvert avec enthousiasme ma première lettre de fan : un homme écrivait qu'il rêvait de me violer. Une radio locale a organisé un décompte des jours jusqu'à mon 18ème anniversaire, date à laquelle ça deviendrait légal de coucher avec moi. Les critiques de cinéma faisaient référence à ma poitrine naissante dans leurs articles. J'ai très vite compris, même à l'âge de 13 ans, que si je m'exprimais sexuellement, je ne me sentirais pas en sécurité et que les hommes se sentiraient autorisés à discuter et considérer mon corps comme un objet, quitte à me rendre mal à l'aise. La réponse à tout cela, des petits commentaires sur mon corps aux commentaires davantage menaçants a suffit à contrôler mon comportement dans un environnement de terrorisme sexuel. Un monde dans lequel je pourrais m'habiller comme je le veux, dire ce que je veux, et exprimer mes désirs de la façon dont je le souhaite sans craindre pour ma sécurité physique ou ma réputation : voilà ce que serait le monde dans lequel le désir des femmes et leur sexualité pourraient s'exprimer pleinement. Proclamons haut et fort : "C'est ce que je veux, c'est ce dont j'ai besoin, c'est ce que je désire, voilà comment vous pouvez m'aider à avoir du plaisir. Aux personnes de tous les sexes qui sont ici avec nous aujourd'hui, trouvons un espace où nous nous occupons mutuellement, de façon consensuelle, du plaisir de l'autre, et où nous permettons d'exprimer des désirs illimités. Faisons la révolution du désir.”
La rivalité féminine : d’où ça vient ?
Silvia Lospennato : “Que l'avortement soit légal, sûr et gratuit. Faites en sorte que ce soit la loi”
La même année, une députée argentine, Silvia Lospennato, lançait un appel couragement pour légaliser l'avortement : “C'est le siècle des droits de la femme. Tôt ou tard, les jeunes qui portent des mouchoirs verts sur leur sac à dos vont reprendre ces droits qu'ils réclament. Vous tenez entre vos mains le pouvoir de voter pour nos droits. Ne reculez pas devant cela. Libérez-nous des avortements clandestins, faites des lois pour notre santé et pour l'indépendance des femmes. À las Sororas, cette coalition de femmes qui sont ici pour rester dans la politique argentine, unies dans nos différences mais toujours en faveur des femmes. Aux femmes dans leurs maisons, à nos mères et à notre fille : que l'avortement soit légal, sûr et gratuit. Faites en sorte que ce soit la loi”.
Le porno féministe selon la réalisatrice Anoushka
Le féminisme et les féministes en France
Il y a eu de nombreuses femmes féministes qui ont marqué l'histoire en luttant pour l'égalité des sexes et en promouvant les droits des femmes. En France, au cours des dernières décennies, un mouvement féministe puissant a émergé, propulsé par des militantes françaises engagées. Parmi elles, Simone de Beauvoir a joué un rôle essentiel dans l'avancée du féminisme. Dans les années 1940, elle a écrit "Le Deuxième Sexe", un ouvrage révolutionnaire qui a remis en question la place de la femme dans la société et dans la politique. Son discours a inspiré de nombreuses femmes à travers le monde et a jeté les bases de mouvements féministes internationaux.
En France, les féministes se sont unies pour revendiquer leurs droits dans tous les aspects de la vie : politique, économie, et société. Elles ont lutté pour la libération des femmes et pour mettre fin à la violence sexiste. Elles se sont battues pour le droit à l'avortement, la justice pour les femmes victimes de violence et pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères politiques et économiques. Le mouvement féministe français a également été un catalyseur pour d'autres pays, influençant des mouvements similaires à l'échelle internationale. Les Nations Unies ont reconnu l'importance de la lutte pour l'égalité des sexes et ont promu les droits des femmes dans le monde entier.
Ces féministes ont ouvert la voie à une société plus égalitaire, où les hommes et les femmes peuvent coexister sur un pied d'égalité. Leurs actions et leurs revendications ont permis de réaliser des progrès significatifs en matière de droits des femmes, mais il reste encore beaucoup à faire. Le retour des mouvements féministes au cours des dernières années montre que la lutte pour l'égalité des sexes est toujours d'actualité. Les femmes continuent de se battre pour leurs droits, leurs voix de plus en plus fortes, leurs luttes de plus en plus visibles. Le féminisme reste un mouvement dynamique et essentiel pour façonner un avenir plus juste et équitable pour tous.