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Depuis la France, Anastasia s’engage pour son pays, l’Ukraine

“J’ai vu mes amis avec une arme”. Ukrainienne vivant en France, elle se rend en Pologne pour venir en aide à son pays.
Publié le
14
/
03
/
2022

Des convois réguliers à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine


Anastasia est une jeune Ukrainienne de 28 ans. Depuis dix ans, elle habite à Lyon. Il y a quelques jours, elle a organisé son premier convoi vers la ville de Przemyśl pour aider les Ukrainiens touchés par la guerre en Ukraine. Przemyśl, c’est une ville à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine.


La jeune femme a accepté de nous rencontrer à son retour pour qu'elle nous parle de son périple et de son engagement pour son pays. “Quand c’est arrivé le 24 février, le premier réflexe que j'ai eu, c'est prendre la voiture et partir en Ukraine.


Mais ensuite, ma famille m'a stoppé en me disant que je pourrais peut-être faire plus de choses en restant ici. Et c'est pour ça que j'essaie de faire le maximum pour aider mon peuple”.


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Serviettes hygiéniques, gel lavant… Des produits de premiers soins


Le 5 mars, en route depuis Lyon pour la Pologne, elle filme son périple dans sa camionnette, accompagnée de deux autres voitures et cinq autres personnes. Les véhicules ont été chargés de produits de premiers soins : “du gel lavant pour les bébés, des serviettes hygiéniques pour femmes, des coloriages pour les plus petits.”


Le convoi fera un premier stop en Pologne, “chez notre compatriote français qui est prêt à nous accueillir en Pologne pour dormir et se doucher un peu” raconte la jeune femme.


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“Voir mes amis en uniforme avec une arme, je me suis effondrée"


Anastasia est reconnaissante pour la solidarité qui s’est organisée en France depuis le début du conflit : “Ça me touche de deux façons. Déjà parce que j’ai très mal au cœur par rapport à tous ces enfants qui n'ont rien demandé, qui sont obligés de vivre, de vivre ça, de ne plus avoir leur doudou, de ne plus pouvoir dormir dans leur lit.


Et après, ça me touche aussi de la part des Français qui organisent tout ça, qui pensent à tous ces petits détails, c’est juste formidable” explique la jeune femme en montrant une série de coloriages imprimés et rangés dans une pochette, prête à être apportée en Pologne.


“Quand la guerre a commencé, moi je suis très, très proche de mes amis et de mes camarades de l'école, des hommes, des filles et tout. Et on a l'habitude de faire des visio par téléphone une fois par semaine, régulièrement.


Et là, je vois mes amis qui m'appellent en visio. Du coup, je décroche et je les vois en uniforme… avec une arme. Je me suis effondrée en larmes parce que je ne pensais jamais les voir comme ça.”


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“Ce qui m’a choquée, c’est le calme” à la frontière avec l’Ukraine


Arrivée près de la frontière avec l’Ukraine en Pologne, la jeune femme explique “qu’il y a des camionnettes avec le drapeau ukrainien, tous solidaires et tous ensemble pour notre belle Ukraine.” Lits, nourriture, aide pour rejoindre un lieu sûr… La Pologne fait preuve d’un élan de solidarité envers l’Ukraine.


Un ancien supermarché a été transformé en centre de réfugiés. “Il y a plein de voitures, avec des dons et des aides qui sont là. Les gens font la queue. Tout est organisé, il y a la police, les volontaires, les bénévoles. Les voitures font la queue pour déposer les dons” décrit la jeune femme.


“Je pensais que tout le monde allait pleurer, allait être en panique, courir partout. Mais non, j'ai l'impression que les gens vivent là depuis trois ans. En fait, c’est tellement bien organisé et surtout, ce qui m'a choquée, c'était le calme, ouais.”


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“Il n’y a que des mamans avec leurs enfants, aucun homme”


La jeune femme continue de filmer son périple : “Il n'y a que des mamans avec soit des nourrissons, soit des jeunes enfants. Il n'y a aucun homme. Tous les hommes sont restés pour combattre.


Je compte retourner tous les vendredis en Pologne pour ramener des dons que je récolte sur place et ramener des gens… ramener des gens vers la France.
On fera encore une Ukraine meilleure que ce qu'elle était avant la guerre. Moi-même, je me suis engagée, j’ai dis dès que la guerre sera finie, tous les deux mois, je ne veux pas aller voir mes amis pour boire des bières.


Mais je veux y aller pour reconstruire l'Ukraine, replanter les arbres des forêts brûlées, participer financièrement aussi à la reconstruction parce que j'ai envie que mes enfants… Actuellement je n’ai pas d’enfants mais si un jour j'ai des enfants, je veux qu’ils la connaissent aussi bien que moi, je l'ai connue. Et qu'ils puissent profiter de ma belle Ukraine.”


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La guerre en Ukraine a éclaté dans la nuit du 23 au 24 février avec l'annonce de l'invasion russe du pays par le président de Russie, Vladimir Poutine. Face aux bombardements par l'armée russe, dans les villes du pays, y compris sur Kiev, les civils, en particulier les femmes et enfants, ont fui le pays vers le nord et l'ouest. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé les civils à prendre les armes.


Rapidement, des sanctions financières et économiques ont été votées à l'encontre de Moscou par de nombreux pays d'Europe. L'ONU et le conseil de l'Union européenne se sont également réunis. L'Assemblée générale des Nations Unies a voté une résolution exigeant le retrait des forces russes d'Ukraine.