Cette vidéo sera publiée prochainement

Fukushima : la zone d'exclusion nucléaire, refuge pour les animaux

La vie marine, elle, reste menacée. L'eau qui a servi à éteindre les réacteurs nucléaires pourrait être reversée dans la mer.
Publié le
17
/
01
/
2020

À Fukushima, la nature reprend ses droits


Après l’explosion de la centrale nucléaire il y a dix ans, plusieurs espèces animales, comme des ours ou des renards, réinvestissent la zone.


Des animaux résilients et plus résistants


À Fukushima, les animaux reviennent sur les territoires abandonnés. Après l’explosion de la centrale nucléaire due à un séisme, plus de 80.000 Japonais ont abandonné leur domicile. Près de 10 ans après cette catastrophe, une vingtaine d’espèces sauvages prospèrent dans ces lieux désertés par les Hommes.


« La population de plusieurs espèces d’animaux sauvages est plus élevée dans les zones où les humains ont été évacués. Cela malgré les niveaux élevés d’exposition chronique aux radiations », explique Philippe Lyons, chercheur à l’Université de Géorgie. Par ailleurs, malgré la forte radioactivité toujours présente, les chercheurs n’ont pas observé de comportements anormaux.


« Des espèces comme les civettes ou les macaques japonais se portent assez bien dans la zone d’exclusion, peut-être en raison de l’évacuation des Hommes. Le renard roux se porte également assez bien, et les sangliers sont présents et se reproduisent. On a également observé des espèces comme l’ours noir d’Asie, un visiteur rare dans cette région, mais qui a commencé à la repeupler. Les espèces sauvages sont assure résilientes, et ces populations pourraient même devenir plus résistantes dans ces zones irradiées », développe Philippe Lyons.


Le problème de l’eau contaminée


Moins bonne nouvelle cette fois-ci : à Fukushima, plus d’un million de tonnes d’eau contaminée est stockée dans près de 1.000 réservoirs sur l’enceinte du site touché par la catastrophe de mars 2011.


Dans ces citernes est stockée de l’eau pour refroidir les réacteurs nucléaires, mais aussi celle de la pluie, des nappes souterraines et des montagnes de la zone radioactive. Chaque jour, ces eaux sont filtrées pour enlever autant que possible les éléments radioactifs. La compagnie Tepco a annoncé que de nouveaux réservoirs allaient être construits, mais qu’en 2022, ils seraient tous pleins.


L’ancien ministre japonais de l’Environnement, Yoshiaki Harada, a d’ailleurs affirmé en septembre 2019 que le rejet en mer de l’eau était « inévitable ». Il a été limogé rapidement après ses propos. Aussi les défenseurs de l’environnement et les pays voisins craignent-ils une catastrophe environnementale.


« Plus des trois quarts de l’eau stockée contiennent des matières radioactives à des niveaux qui ne sont ps sûrs pour la santé humaine. Au cas où l’eau serait rejetée dans les océans, l’eau contaminée de Fukushima ne serait plus le problème du Japon, mais un grave problème international », s’est inquiétée Moon Mi-Ok, vice-ministre des Sciences de Corée du Sud.