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Interview Brut : Golshifteh Farahani sur la situation en Iran
Golshifteh Farahani dénonce la tragédie qui a lieu en Iran
Depuis le 15 novembre, l’Iran est frappé par un important mouvement de contestation déclenché suite à l’annonce de l’augmentation de 50 % du prix du carburant. L’actrice Golshifteh Farahani a dû fuir l’Iran en 2008. Mais elle reste très proche de son pays…
Selon Golshifteh Farahani, c’est un nouveau désastre : "Ces gens, qui ont seulement commencé à manifester contre l’augmentation du prix de l’essence ne sont jamais rentrés chez eux. Ils étaient des fils, des pères, des filles. Et ils sont morts maintenant."
Pour l’actrice, il est impossible de décrire son exil : "Personnellement, j’explique toujours que quand vous perdez un bras, (…) vous êtes handicapé pour le reste de votre vie. Alors moi, j’ai une âme amputée." Lorsqu’elle est partie, tous ses proches sont restés derrière elle, en Iran. Lors des derniers événements, elle n’a pas pu les contacter pendant une semaine. "Nous prenons WhatsApp pour acquis mais c’est vraiment une bénédiction de pouvoir se parler", confie-t-elle.
"Combien de fois les différentes générations d’un peuple peuvent-elles être massacrées?"
À l’image des autres exilés, Golshifteh Farahani est à l’extérieur du pays, à regarder ce désastre se produire. Elle le sait : le peuple iranien souffre beaucoup. Encore aujourd’hui, l’actrice confie avoir reçu le message d’un ami qui lui parlait de 800 morts. "C’est comme si génération après génération, tous les 10 ans, nous avions à vivre ça", regrette-t-elle.
Lorsqu’elle était enfant, elle se rappelle s’être rasée le crâne pour sortir de la maison sans voile, juste pour faire du vélo. Désormais, les filles gardent leurs cheveux longs et elles enlèvent leur voile. "Nous n’aurions même pas osé penser à faire ça", confie-t-elle.
Golshifteh Farahani en est donc convaincue : rien ne peut empêcher un être humain de gagner sa liberté. "Comme la caractéristique du feu, c’est de brûler, la caractéristique de l’eau c’est de couler, la caractéristique d’un être humain c’est d’être libre", dit-elle, avant de rajouter : "Ça fait 700 ans, même plus, que l’Iran lutte. Mais nous y arriverons."