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La lutte pour les droits des femmes, c'est toute l'année
La journée des droits des femmes, c’est tous les jours, partout dans le monde
Brut a rencontré des militantes féministes du monde entier. Droits des femmes trans, précarité menstruelle, liberté sexuelle, sécurité… Leurs revendications sont nombreuses.
Hoda M. Ali, militante anti-excision britannique
Pour moi, chaque jour est la Journée Internationale des droits des femmes. Tous les jours, on se bat pour que nos voix soient entendues. Tous les jours, on se bat pour exister. J’ai subi une excision parce que je suis née fille. Je suis née femme. Mon corps n’était plus mon choix. Je ne décide plus de ce qui arrive à mon corps. Quelqu’un doit s’ériger contre ça. Quelqu’un doit dire que trop, c’est trop. Ma mère n’a pas eu l’opportunité de dire ça. Ni ma grand-mère. Mais moi, si.
Vithika Yadav, fondatrice du site indien d’éducation sexuelle Love Matters
Je me bats pour le droit des femmes à contrôler leurs corps, leur sexualité, leur droit au plaisir. C’est un combat important parce qu'il s'agit de droits humains, de droits sexuels, de santé et bien-être, et les femmes ne peuvent pas être laissées pour compte.
Alyssa Ahrabare, porte-parole d’Osez le Féminisme
Je me bats pour un monde féministe. Je suis féministe parce qu’aujourd’hui encore, l’égalité réelle entre les femmes et les hommes n'existe nulle part, et les violences sexistes et sexuelles sont omniprésentes. En France, il y a un viol ou une tentative de viol toutes les sept minutes. Dans le monde, c’est toutes les neuf secondes. Ce qu’on veut, à Osez le Féminisme, c’est un monde où ces violences sexistes et sexuelles disparaîtraient. Une trêve de 24 heures sans viol serait une première étape.
Catalina Ruiz-Navarro, autrice féministe colombienne
L’Amérique latine est l’une des régions les plus violentes du monde pour les femmes et les filles, et l’un des endroits qui restreignent le plus nos droits sexuels et reproductifs. C’est pour ça qu’on se bat tous les jours pour que les femmes et les filles aient une vie libre de violences. Des vies qui méritent d’être vécues, pas seulement pour arrêter d’endurer les violences sexistes, le harcèlement et les violences sexuelles, mais aussi pour que les gouvernements nous reconnaissent en tant que citoyennes et nous donnent absolument tous nos droits, y compris le droit fondamental à la santé, qui inclut le droit d’interrompre une grossesse, quand on le souhaite et lorsqu’on en a besoin.
Oumou Salif Touré, réseau des Jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest
Tant que la plus grande majorité de cette population continue à subir l’excision, le mariage des enfants, et continue à être violentée, à se faire battre, à ne pas avoir le même salaire parce que ce sont, justement, des femmes. Tant que ces injustices-là persistent, ça ne sert à rien de croiser les bras et de se dire que demain, Dieu va tout changer. C’est pas possible. Il faudrait qu’il y ait des gens qui disent non, et qui décident de se battre pour ces droits-là.
Tara Heuzé, fondatrice de l’association Règles élémentaires
Je me bats pour une société plus digne où toutes les femmes peuvent vivre leurs règles sans se poser questions. J’ai créé, en 2015, l’association Règles élémentaires, qui lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles.
Amika George, fondatrice de la campagne #FreePeriods en Grande-Bretagne
En 2017, j’ai lancé une campagne en ligne demandant au gouvernement britannique de fournir des serviettes et des tampons gratuits dans toutes les écoles et les facultés d’Angleterre, ce qu’ils font aujourd'hui par un portail en ligne grâce auquel toutes les écoles peuvent avoir des produits gratuits pour leurs étudiantes. Et nous essayons maintenant d’étendre ça à toute l’Europe et d’encourager d’autres gouvernements européens à faire la même chose.
Sreejani M, directrice de la campagne indienne la Santé contre la stigmatisation
En Inde, le sexe avant le mariage est encore tabou. Moi-même, je suis une femme non mariée, donc je comprends comme il est difficile de considérer que ma santé sexuelle est une priorité. Avec la Santé contre la stigmatisation, avec d'autres femmes non mariées, nous tentons de faire comprendre que notre santé sexuelle est une priorité. Nous essayons de faire en sorte que chaque médecin en Inde fournisse une consultation à chaque femme, sans stigmatisation.
Masih Alinejad, militante pour les droits des femmes en Iran
Il y a six ans, quand j’ai lancé ma campagne contre le hijab obligatoire, j’ai demandé aux femmes iraniennes d’utiliser leurs caméras et de parler contre l’oppression. Le gouvernement a tout fait pour me briser. Je me suis dit que j’avais seulement deux options : être misérable, ou rendre mes oppresseurs misérables. J’ai choisi la seconde option. Parce que quand tu as un but, tu dois te battre.
Venus Liuzzo, militante française pour les droits des femmes trans
C’est simple, je me bats pour la cause des femmes avec un grand « F », et même celles qui ont un « M » à l'état civil. Parce que quand on est une femme, qu'on soit trans ou cis, on est toutes dans la même galère, et je pense qu'il est grand temps qu'on arrête de se jeter les unes les autres par-dessus bord.
Gisela Cassouto, réseau des psychologues féministes en Argentine
Une partie de mon combat quotidien est de comprendre que bien que je sois dans un système qui m’opprime, j’ai également certains privilèges, puisque je suis une femme cisgenre, blanche, de classe moyenne, qui vis dans la capitale de mon pays. Un des outils importants de mon combat, et qui me semble toujours important dans tous les combats, c’est l’intersectionnalité. Je dois entendre d’autres voix, m’enrichir d’autres voix, accepter d’être mal à l’aise.
Cornelia Glele, fondatrice du festival International du Film des Femmes de Cotonou, au Bénin
C’est important de lutter pour que les femmes aient le même salaire que les hommes quand elles font le même travail. C’est important de lutter pour que les femmes disposent de leurs corps. C’est important de lutter tout simplement pour le droit des femmes en 2020.