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Empoisonnement et Russie, une longue histoire
“Le peuple russe sera toujours capable de reconnaître les vrais patriotes de la racaille”
En pleine guerre, l’oligarque russe et patron de Chelsea, Roman Abramovitch, qui tentait une médiation entre l’Ukraine et la Russie, aurait été empoisonné en mars 2022. Une actualité qui n’est pas sans rappeler d’autres faits de ce type en Russie. “Ça pourrait très bien être un signal envoyé à tous les oligarques : "Attention, si vous vous montrez un tant soit peu indépendant, voici ce qu’il risque de vous arriver” explique Andreï Kozovoï, maître de conférences à l'université de Lille avant d’ajouter: “La Russie a une longue histoire en matière d'empoisonnement. Ça remonte au début de l’Union soviétique, lorsque Lénine, cerveau de la révolution russe, créé en 1921 le “laboratoire aux poisons”. Lénine va être fasciné par cette idée qu'on peut utiliser des poisons pour se débarrasser d'adversaires et Dieu sait que la Russie soviétique va en avoir beaucoup”.
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L’un des plus célèbres empoisonnements a lieu à Londres en 1978 : c’est l’affaire du parapluie bulgare. Un opposant bulgare, Guéorgui Markov, est piqué par un parapluie empoisonné. “Pour l'époque soviétique, on a estimé qu’il y avait au minimum 40 000 personnes qui travaillaient dans ces structures-là, dans ces laboratoires” précise Andreï Kozovoï. Le candidat pro-européen à la présidentielle Viktor Iouchtchenko en 2004, l’ancien agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko en 2006, l'ex-agent double Sergueï Skripal en 2018, l’opposant Alexandre Navalny en 2020… Certains cas ont été médiatisés. “Il y a une stratégie délibérée. C'est faire peur, impressionner. Il n’y a pas à ma connaissance un autre service de renseignement sur la planète qui a ce goût pour les poisons” ajoute Andreï Kozovoï.
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