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Sénégal : la colère des jeunes manifestants

Au Sénégal, la révolte se poursuit. Pour Brut, notre journaliste Keyla Soulez Siar est allée à la rencontre des manifestants. Voilà les raisons de leur colère.
Publié le
09
/
03
/
2021

Au Sénégal, la jeunesse ne décolère pas


En direct de Dakar au Sénégal, Keyla Soulez Siar, journaliste Brut est allée à la rencontre des manifestants. Voilà les raisons de leur colère.


L’élément déclencheur : l’arrestation d’Ousmane Sonko le 3 mars dernier


Des manifestations secouent plusieurs villes du pays depuis que Ousmane Sonko, principal opposant au régime, a été arrêté pour “troubles à l’ordre public” et “participation à une manifestation non autorisée.” Il a été arrêté alors qu’il se rendait au tribunal avec ses partisans. Ousmane Sonko devait répondre à des accusations de viol et de menaces de mort. L’accusé nie les faits et dénonce un complot d’État afin de l’évincer de la course à l’élection présidentielle de 2024.


“De Senghor à Macky Sall, ils ont estimé qu’ils pouvaient continuer à se prélasser des privilèges du pouvoir.”


Par-delà l’arrestation d’Ousmane Sonko, ces manifestations se font en réponse à un contexte difficile pour les Sénégalais. En effet, le Sénégal est un pays marqué par la corruption et une crise économique et sociale que la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver. Tandis que les inégalités s’accroissent, la classe dirigeante, elle, reste dans l’inaction totale. Fadel Barro, cofondateur du mouvement “Y’en a marre” explique : “De Senghor à Macky Sall, ils ont estimé qu’ils pouvaient continuer à se prélasser des privilèges du pouvoir et ne pas s’occuper du peuple.” Aujourd’hui, les Sénégalais veulent que le système change.


“La révolution est déjà lancée.”


À sa sortie du tribunal le 8 mars dernier, Ousmane Sonko a confié qu’une véritable révolution se jouait en ce moment, au Sénégal : “La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne peut l’arrêter.” Ousmane Sonko demande au peuple sénégalais de poursuivre et renforcer sa mobilisation, qui doit rester pacifique. Le Président du Sénégal, Macky Sall s’est lui aussi adressé aux manifestants : "Évitons de participer à tout ce qui nous retarde dans la quête d’un avenir meilleur.


Une crise majeure pour le Sénégal


Aujourd’hui, les rassemblements continuent. Magasins pillés, établissements saccagés et écoles fermées jusqu’au 15 mars : Ce mouvement de contestation a bouleversé le pays. Les manifestants espèrent également que d’autres détenus politiques soient libérés, comme Ousmane Sonko.