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Boues rouges : retour sur une victoire environnementale

"On a réussi à mettre fin à cette pollution majeure." Ces activistes avaient déversé des tonnes de boues rouges toxiques devant le ministère de la Transition écologique pour dénoncer l'inaction de l'État. Quatre ans plus tard, le résultat de cette action, c'est ça.
Publié le
25
/
01
/
2023

“Ça reste qu'une victoire en demi-teinte”

 

“Là, il y a quelque temps, ça aurait été impossible de marcher, parce que c'était un lac de ‘boues rouges’.” Olivier Dubuquoy est réalisateur et militant écologiste. Pendant plus d’une dizaine d’années, il s’est battu contre les “boues rouges”, ces rejets polluants déversés par des entreprises. “Pour faire de l'alumine, on a besoin de bauxite. À fortes températures, on extrait l'alumine et on génère un déchet qui s'appelle 'les boues rouges'. L'alumine, ça sert notamment dans l'industrie de l'armement, surtout sur des blindages. Ça sert pour faire des réfractaires, ça sert dans certains écrans”, explique-t-il. 

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Une action choc en 2019

 

Ces boues sont très toxiques pour l’environnement et les humains qui vivent aux alentours. Il décide alors en 2019, accompagné d’autres militants, de réaliser une action coup de poing: “On s'est introduits chez l'industriel, on a pris les boues rouges et on a décidé d'aller les déverser devant le ministère de la Transition à Paris et devant le fonds d'investissement américain qui était propriétaire d’Alteo”, se rappelle Olivier Dubuquoy. 

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Cette action, en fait, c'est celle qui a permis de mettre fin à ce combat et aujourd'hui, on est contents qu'il n’y ait plus de boues rouges sur ce territoire, même si la pollution reste. Donc ça reste qu'une victoire en demi-teinte. Mais on peut constater qu'il n’y a plus de bauxite, il n’y a plus de trains. Quand on était là en 2019, il y avait des trains qui étaient ici, dans cette usine qui générait des déchets qu'on retrouvait aussi bien sur les collines de Mange-Garri qu’en Méditerranée”, ajoute-il. 

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Un site toujours pollué mais réutilisé

 

Aujourd’hui, les lieux pollués sont recouverts. “Là, tu as les différents matériaux de couverture, donc tu as cette espèce de géotextile, les bâches plastique, les graviers, la terre. On voit qu'il y a bien sûr des résidus de boues rouges qui, de temps en temps, affleurent. Et ce millefeuille, en fait, a réussi à invisibiliser la pollution, sinon, on a l'impression d'être sur un site naturel, s'il n'y avait pas ces petites excroissances, on s'en rendrait pas compte. Donc c'est bien de garder en mémoire, justement, que c'est un site pollué”, pense le militant écologiste. 

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Pourtant, cette situation pose malgré tout problème. “Si on se place sur le point de vue, on va dire, de l'envolement des poussières, c'est bien. Les gens ne se retrouveront plus, pour ceux qui vivent à proximité, dans la situation d'inhaler ces poussières ou d'en retrouver dans leur potager ou leur champ, s’ils cultivent. Mais dans le fond, c'est là où c'est préoccupant, c'est qu'on ne sait pas du tout comment est-ce que ça interagit, notamment, avec la nappe phréatique, c'est-à-dire que les nappes sont certainement impactées.”

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Pour Olivier Dubuquoy, l’idéal serait de fermer complètement le lieu pour qu’il ne soit pas accès au public, mais également donner le réutiliser pour une nouvelle activité. “Celle qu'on préconise depuis bien longtemps, c'est qu'à la place, justement, de ces boues rouges, on puisse avoir un parc solaire qui permette de produire de l'énergie, l'équivalent de la consommation des deux villes à côté, c'est-à-dire Gardanne et Bouc-Bel-Air. Et il se trouve que, finalement, l'industriel actuel a validé cette proposition et a décidé de faire un parc solaire sur ce site.

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