Sauvetage de deux tigresses d’Ukraine par un refuge français

"En période de guerre, c'est des animaux qui représentent de l'argent…" Victimes collatérales de la guerre en Ukraine, ces deux tigresses de 2 ans ont été sauvées et rapatriées en France par le Refuge de l'Arche, après un transit d'un an en Pologne. Brut a suivi leur arrivée.

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Magnolia et Uvalisa sont deux jeunes tigresses de deux ans, recueillies par le Refuge de l’Arche. Rapatriées d’Ukraine au début de la guerre, elles ont été trouvées dans la rue, alors qu’elles servaient de modèles photographiques, accompagnées de particuliers. Des tigresses chanceuses d’avoir été recueillies car les derniers animaux vivants en Ukraine subissent de nombreux bombardements, plus importants qu’au début de la guerre. “Il y a beaucoup de traumatismes. Beaucoup d'animaux mouraient de faim, de soif. Dans certaines structures, ils étaient laissés à l'abandon. Il y a aussi effectivement un commerce parallèle qui s'est développé, illégal. En période de guerre, ce sont des animaux qui représentent de l'argent. Donc il est important d'évacuer ces animaux”, explique Armelle Lagarde, directrice adjointe du Refuge de l'Arche. 

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24 heures de route plus tard, les jeunes tigresses sont accueillies par les membres du refuge, après une procédure très longue. “On est vraiment très, très heureux de les accueillir parce que ça a été une procédure très longue. Pour accueillir ces animaux d'Ukraine, en Pologne, puisque là, c'est une zone de transit, il faut déjà une structure d'accueil. Le zoo de Poznan accueille ces animaux. Mais après, pour pouvoir accueillir d'autres animaux d’Ukraine, il faut pouvoir faire de la place. Nous nous sommes positionnés parce qu'on avait cette possibilité-là”, ajoute Armelle Lagarde. 

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Du temps pour s’acclimater à leur nouvel environnement 

Même si les membres du Refuge de l’Arche se réjouissent de cet accueil, la priorité dès l’arrivée de ces tigresses est de porter une attention particulière à leur comportement vis-à-vis de leur nouvel environnement. “Pour l’instant, une ne sort pas de sa cage, la deuxième est très stressée, dès qu’on rentre, elle grogne. Elles ne sont pas bien, il faut leur laisser le temps. Elles vont avoir des structures, une alimentation et des soins vétérinaires adaptés. Une fois qu'elles auront pris possession de leur environnement et que nous aurons les autorisations nécessaires, on fera une mise en contact avec notre mâle Kairo de cinq ans qui est là depuis deux ans. Je pense qu'il a senti qu'il y avait des tigresses dans le bâtiment”. 

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Pour les jours à venir, le Refuge de l’Arche souhaite que les tigresses prennent leurs marques et qu’elles se reposent. L’espoir d’Armelle Lagarde est qu’elles puissent cohabiter en toute sérénité. “L'association, qui existe pratiquement depuis 50 ans, est très engagée depuis toujours dans le sauvetage d'animaux, des animaux qui sont en difficulté, de leur apporter une vie paisible au sein du refuge. En période de guerre, les humains ont suffisamment à faire déjà pour leur propre vie, la misère humaine entraîne la misère des animaux, donc il était important qu'on puisse les accueillir chez nous”, explique Armelle Lagarde.

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