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Comment adapter les villes au réchauffement climatique ?

🌳🌡️ De 1 à 2 degrés de différence en journée, et jusqu'à 8 degrés la nuit... Mesurer la différence de température entre les zones urbanisées et les parcs en ville pour aider les villes à s'adapter face au réchauffement climatique, c'est le travail de cette unité de chercheurs du CNRS et de Météo France. Brut les a suivis pendant une journée.
Publié le
14
/
07
/
2023

Des bulles de fraîcheur dans les parcs 

Au parc Montsouris, Marine Goret, ingénieure de recherche au CNRM, installe un drone pour faire des relevés météo, de températures, d'humidité et de vent. “Ça va nous permettre d'étudier l'effet des rafraîchissements des parcs, en comparant ce qu'on a mesuré ici avec les mêmes mesures, mais au niveau d'une cour de collège. On sait déjà que les parcs rafraîchissent. L'intérêt des mesures qu'on fait ici, c'est de quantifier combien de degrés on va gagner, en fonction des parcs, en fonction aussi de l'humidité du sol et de la taille du parc.” 

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Pour Aude Lemonsu, directrice de recherche au CNRM, le réchauffement climatique entraîne une augmentation des situations de forte chaleur en ville et, par conséquent, d’un inconfort thermique pour les habitants, qui peut aller jusqu’à “des impacts sanitaires, avec une hausse de la mortalité.” Une seconde équipe, sur un site urbain, se charge de comparer un à un les profils avec la même instrumentation et le même drone. “On a une cour de collège ici, avec un espace minéral, et de ce côté, un immeuble. On remplace la nature par du sol urbain, des surfaces artificielles, des bâtiments qui vont avoir tendance à se réchauffer très fortement durant la journée. Donc ça emmagasine de la chaleur dans les infrastructures urbaines. Et la nuit, alors que la campagne ou un parc va se rafraîchir, la ville va restituer cette chaleur qui a été emmagasinée dans la journée, et donc, c'est justement à ce moment-là de la nuit qu'on va avoir cette différence très marquée de température entre la ville et la campagne.” 

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Avec ces mesures, Marine Goret a observé une perte de 4 degrés en 4 heures dans le parc. “Là, on voit bien l'intérêt de la végétation qui, avec toute l'humidité qu'on a dans le sol, va permettre un rafraîchissement beaucoup plus rapide qu'au niveau des surfaces urbanisées. Et ça, ça va permettre ensuite de proposer des solutions aux collectivités et de voir s'il y a une taille minimale de parc qui est nécessaire pour que l'effet de rafraîchissement soit significatif, ensuite, pour les populations.” 


L’équipe a également développé des petites sondes accrochées sur des sacs à dos afin de voir jusqu’à combien de mètres ou de kilomètres il est possible de ressentir l'effet refroidissant des parcs. “La journée, il n'y a pas finalement entre un parc et le béton, mais globalement, la température de l'air est la même, à quelque chose près. Par contre, la nuit, on voit plusieurs degrés de différence. On peut aller jusqu'à 7 ou 8 °C, dans, par exemple, le bois de Vincennes. Et un petit square, comme le square du Temple - Elie Wiesel à côté de la mairie du 3ème ça, c'est de l'ordre de 2°C. Ça, c’est un transect à vélo, qui a été fait le 8 juillet dernier, et donc on voit le parcours avec l'évolution de la température. On voit que quand on est dans le parc, on est plutôt aux alentours de 26 °C, alors que dans la rue avoisinante, on est déjà à 27 °C. Là, quasiment 28 °C. C'est un petit ballon météo, quelques litres à l'hélium. En fait, juste en dessous, on a un fil, qui est attaché ici à une petite sonde météo.”, explique Jean-François Ribaud, ingénieur de recherche à l'IPSL. Pour lui, ces mesures sont nécessaires pour être au plus près de ces bulles de fraîcheur. “Les collectivités ont de plus en plus de moyens pour agir sur le climat. On se doute qu'elles ne peuvent pas toutes construire un parc comme le bois de Vincennes ou le bois de Boulogne dans Paris. Elles peuvent agir sur des tailles de petits parcs, plutôt d'un hectare. Du coup, c'est ce qu'on est en train de mesurer: Est-ce que ça refroidit? Sous quelles conditions? Et voilà, de voir ces petites bulles d'air frais, à quel point elles favorisent la vie des citoyens aux alentours.”, ajoute-t-il. 

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