Ils élèvent des vers de terre

En Isère, Sandrine et son mari élèvent des lombrics et grâce à eux, elle transforme les biodéchets des villes en engrais et compost. Une façon naturelle et vertueuse de traiter les déchets. On est allé dans sa ferme lombricole pour comprendre comment ça fonctionne.

Le lombric, s'ils ont un stress, ils s'auto-suicident tous. En fait, ils dégagent une espèce d'hormone, il y a une odeur, ça pue, tu le sais tout de suite, et ils se tuent tous. Ça nous est arrivé une fois, ça. Ça fait mal au cœur”. Sandrine est cofondatrice d’Avenir Vers. Dans sa ferme lombricole, elle élève les lombrics. “Sur la ferme, on a plusieurs casquettes. On retraite les biodéchets de manière vertueuse, on vend du lombricompost et du lombrithé. Le lombricompost, c'est du fumier de ver de terre, c’est très riche et c’est un très bon amendement pour le sol. Le lombrithé, c'est le jus qui va ressortir du travail des vers de terre. Et c'est pareil, c'est un très bon engrais” explique Sandrine. Avant, elle travaillait dans une cantine scolaire et son mari, qui travaille aujourd’hui avec elle, évoluait sur une plateforme forestière. “On avait ce déchet vert d'un côté, et moi, dans la cantine, je voyais tout ce que je jetais tous les jours à la poubelle, ce que les gosses ne mangeaient pas. Et en fait, en discutant ensemble, on s'est dit que les deux mélangés, ça pouvait faire un super apport pour les lombrics. Et c'est parti de là en fait, ça surprend”. 

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“Quand on dit aux gens qu'on élève des vers de terre, ils nous disent "mais pour faire quoi?””


Ici, il est aussi possible d’acheter des vers de terre et des lombricomposteurs. “Comme ça, les gens mettent un lombricomposteur en appartement et ils ont leur élevage à domicile pour traiter leurs biodéchets” indique Sandrine. Tous les jours, elle fait le tour de son exploitation et visite sa “nurserie” pour “les nourrir, arroser s'il y a besoin et puis vérifier que tout se passe bien”. Dans la nurserie, chaque bac contient “50 kilos” de vers de terre. Pour nourrir ses lombrics, Sandrine et son mari utilisent aussi notamment les biodéchets de la ville de La Tour-du-Pin qui leur sont apportés et ceux de la déchetterie. “Les paysagistes aussi nous les amènent. C'est de la taille de haie, des arbres, de l'élagage... Ce déchet vert, nous ont en a besoin de carbone et d'azote. Le déchet vert plus les biodéchets, c'est le mélange qui va bien”.

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“Ce sont les vers de terre qui permettent qu'il y ait une vie dans le sol


Ce qu'on veut pour l'instant, c'est que les vers de terre se reproduisent, parce qu'on veut augmenter le cheptel pour pouvoir trier plus de biodéchets et qu'ils aient plus à manger” espère Sandrine. Pour se reproduire, les vers de terre “se croisent” et “se collent”. “Le ver de terre, il est hermaphrodite. Et ça fait des petits cocons, où il y a 5-6 petits lombrics”. La jeune femme le rappelle : “C'est très important, les vers de terre. Sans eux, il n’y a pas de vie parce que c'est eux qui brassent le sol, c'est eux qui nourrissent le sol, c'est eux qui permettent qu'il y ait une vie dans le sol”.

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