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Nouvelle-Calédonie : une journée avec des gardes nature

Cathy et Patrice sont gardes nature. Chaque jour, ils parcourent les eaux de la Nouvelle-Calédonie pour protéger les espaces naturels et les espèces qui y vivent. Brut nature a passé une journée avec ces "rangers de la mer". Voici leur quotidien.
Publié le
30
/
08
/
2020

Nouvelle-Calédonie : en mission avec les « rangers de la mer »


Brut a suivi un groupe de gardes-nature, en Nouvelle-Calédonie. Leur mission est de veiller sur la faune et la flore implantées dans cet environnement. Ils se considèrent un peu comme des « rangers de la mer ».


Cathy Geoffray et Patrice Plicho sont tous deux garde-nature. Patrice Plicho, plus exactement, est le chef des gardes-nature du secteur sud de Grand lagon, en Nouvelle-Calédonie. Brut les a suivis lors d’une patrouille en mer. Ils se décrivent comme des «rangers de la mer».


La préservation des lieux


Un garde-nature est chargé de trois missions principales : sensibiliser la population, contrôler et suivre les espèces qui peuplent un environnement. Ce jour-là, les deux gardes se dirigent vers le lagon sud, jusqu’aux îlots Koko et Mboré. Ils souhaitent vérifier l’état des colonies d’oiseaux qui y vivent. Ils vont, par la même occasion, contrôler tous les bateaux rencontrés.


« C’est assez traditionnel en Nouvelle-Calédonie d’aller camper sur les îlots », fait remarquer Cathy Goeffray. Elle poursuit : « Après, il faut comprendre que ça reste des endroits naturels, qu’on a un impact et qu’il est important de respecter certaines règles pour que ces îlots restent de magnifiques endroits où la nature peut se développer. »


Par exemble, il faut éviter les feux. En effet, s’il y a un départ de feu sur l’un de ces îlots, il sera difficile pour les pompiers d’y accéder. Les conséquences écologiques seraient alors catastrophiques.


Veiller au développement des espèces


Sur l’îlot Mboré se trouve une espèce d’oiseaux nommée les « sternes ». Lorsque ces animaux nichent, les gardes-nature lèvent le mat. Il mesure environ 6 m, il est jaune avec un pavillon rouge. Il sert à alerter les usagers : quand il est levé, ils ne doivent pas débarquer sur l’îlot afin de ne pas déranger les sternes. « Pendant toute la saison, on fait des comptages réguliers. On voit un petit peu l'évolution des colonies, si la reproduction va jusqu'à terme », indique Patrice Plicho.


Ce jour-là, les gardes sont plutôt satisfaits. « Cathy ! Il y a 25 sternes huppées avec une trentaine de petits coureurs sur la plage et des sternes néréis, un oiseau très, très rare. Là, il y en a au moins une cinquantaine », s’exclame Patrice Plicho. Si du monde débarque sur ces plages, même des chiens, les sternes adultes s’envolent. Le risque est que les oeufs, laissés sur place, ou les petits, meurent. Sans les parents pour réguler la température d’un oeuf, il peut cuire. Un oisillon peut quant à lui mourir de déshydratation.


« L’humain ne pourra survivre que s’il arrive à préserver son environnement »


Sur l’îlot Koko, un système de mat est aussi en place depuis six ans. Depuis, la population de fous, une espèce d’oiseaux, ne cesse d’augmenter. « Depuis quelques années, on a une espèce qui ne nichait plus, qui n'était même plus présente dans le lagon sud, le fou brun, qui est revenu s'installer et se reproduire sur l’îlot », raconte Patrice Plicho.


Pour eux, c’est un exploit. En général, c’est surtout l’inverse qui se produit : les animaux disparaissent. « Je pense que l’humain ne pourra survivre que s’il arrive à préserver son environnement. Il fait partie intégrante de son environnement. Quand il y a des environnements exceptionnels quelque part, qui sont dans un état acceptable, c’est une lourde responsabilité d’essayer de les préserver. Parce que ça devient quand même rare sur notre planète », pense le garde nature.