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Pendant ce temps-là… – Elle a tout quitté pour s'occuper d'une ferme sur les pistes de ski

Ilona a 24 ans et elle a tout quitté pour devenir agricultrice à la montagne. Avec ses vaches et ses chèvres, c'est dans cette ferme située sur les pistes de ski qu'elle produit son propre fromage. Pendant ce temps-là, à la petite ferme du Forperet à Montalbert…
Publié le
13
/
02
/
2023

“On n’apprend pas à aimer un métier comme celui-là, c’est plus une manière d’être”


Je me lève le matin, je ne me dis pas : ‘Tiens, tu pars travailler.’ Je me lève le matin et je me dis : ‘Tiens, tu commences ta journée.’” Ilona est une ancienne cavalière de haut niveau. Aujourd’hui, à 24 ans, elle a décidé de laisser sa carrière sportive de côté pour se lancer dans l’agriculture. Elle s’installe dans une ferme à Montalbert, juste à côté des pistes skiables. “On vit autant du tourisme que de l’agriculture. J’ai mes vaches, je fais mon lait. J’ai mes chèvres, je fais mon lait. Je fabrique mon fromage, j’affine mon fromage. Donc techniquement, j’ai du lait et du fromage. Souvent, les gens arrivent en me disant : ‘Mais comment c’est rentable ?’ C’est rentable parce qu’il y a le tourisme, et puis parce que je me nourris de ma ferme”, explique la jeune femme. 

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Ce métier-là, je l’ai appris en montagne, parce que je ne suis pas du tout du milieu, ni des vaches, ni du laitier. Et puis voilà, on s’améliore, on innove”, ajoute Ilona. Selon elle, ce métier lui permet d’être totalement elle-même : “On n’apprend pas à aimer un métier comme celui-là. On aime la montagne, on aime les animaux et on se complaît à vivre dans un environnement comme celui-là. C’est plus une manière d’être.

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“Je me vois là sur plusieurs années”


Mais son travail d’agricultrice demande beaucoup d’implication, et donc lui prend du temps sur sa vie sociale. “Je suis en train de m’installer, c’est en cours, on est en train de faire tout ce qu’il faut pour que ça puisse se faire… Ouais, on a un peu du mal à me ranger dans une case de quelqu’un qui a 24 ans. Enfin, pour moi, ça a peu d’importance, quelque part.” Mais ce choix a été libérateur pour Ilona. “J’étais arrivée à une époque de ma vie où j’avais envie que ça bouge, où la vie nous présente des gens autour de nous, elle nous dit : ‘Tiens, regarde, ça se passe différemment ailleurs.’ Et même si c’est parfois un peu difficile, bah ça se fait. Il faut accepter d’ouvrir les yeux.”

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Si certains voient la pénibilité de son travail, elle y voit un véritable plaisir et une liberté. “Pour moi, la douceur de vivre, c’est de me dire que quand j’ai un quart d’heure de retard le matin, personne ne m’en veut, que quand j’ai envie de prendre une heure dans ma journée parce que je suis fatiguée, et ça arrive, bah je peux la prendre. Pour l’instant, je me vois là. Je me vois là sur plusieurs années, c’est sûr. 10 ans, peut-être 15, peut-être 20, peut-être 3… C’est la vie qui me dira combien de temps je suis là.”

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“Si je compte en métiers, bah j’en ai dix dans la journée”


Après s’être occupée de ses bêtes le matin, elle récupère le lait et en fait du fromage l’après-midi, sous les yeux des touristes. “C’est dur de dire : ‘Bah tiens, j’ai tel métier’ Parce que si je compte en métiers, bah j’en ai dix dans la journée. Donc je n’ai pas ‘un’ métier, j’ai une façon de vivre avec des traditions et un savoir-faire derrière, qu’il soit à la ferme, en fabrication ou en salle de transfo.

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Une fois la démonstration finie, la journée n’est toujours pas terminée pour Ilona. “Ah non, là on est très, très loin du compte. Derrière, j’ai du ménage à faire, puisque tout ce qu’on vient de mettre là, il faut tout remettre au propre. Et puis il y a une deuxième traite le soir, avec du ménage de nouveau, et on refait la même chose. Et dans un mois, les chèvres en plus !

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