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Sur les traces de l'un des oiseaux les plus menacés de France
Une espèce en danger
L'ours polaire n’est pas la seule espèce qui serait amenée à disparaître. En France, d’autres espèces sont menacées en premier lieu. C’est le cas de la perdrix des neiges. Sur le plateau de Bure, seules sept poules peuvent potentiellement couver un nid. Ce plateau est un écosystème particulier qui abrite le lagopède alpin, une espèce arctique qui vit en haute altitude et qui change de couleur en hiver. “On est sur un plateau qui se situe à 2500 mètres d'altitude. En période de reproduction, il y a à peu près 20-24 oiseaux sur le plateau. On a dix oiseaux équipés de GPS.”, indique Claire Anceau, technicienne de recherche faune de montagne à l’Office français de la biodiversité. Grâce à un récepteur, Claire peut savoir la position des oiseaux, s’ils sont en mouvement ou immobiles. “Ça nous permet aussi de connaître les refuges climatiques, savoir où est-ce qu'ils vont se mettre quand il fait très chaud, par exemple, pour supporter la chaleur à laquelle ils ne sont pas du tout adaptés. On va essayer d'aller voir si on voit au moins un mâle.”
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Au sein de l'Office français de la biodiversité, le rôle de Claire est de rechercher et d’essayer de comprendre comment les populations animales végétales sont affectées par certains facteurs. Il convient ensuite de donner des préconisations aux politiques publiques pour essayer de préserver les différentes espèces ou les différents milieux qu'elle étudie.
Plusieurs facteurs de risques
Le premier risque pour cette espèce est le réchauffement climatique. L’hiver, l’oiseau mue, ce qui lui permet de devenir blanc comme la neige. “Ils ont un double duvet qui leur permet de résister à des températures très, très basses et à se fondre dans le paysage. Ils sont vraiment adaptés au froid et aux températures glaciales.” Mais comme les étés sont de plus en plus chauds, ces oiseaux sont “de plus en plus en souffrance”. “Si l'oiseau mue et que la neige ne tombe pas, ou tombe beaucoup plus tardivement, les oiseaux, ils sont très visibles sur les pierres parce qu'ils deviennent tout blancs, comme la neige, sauf que sur les pierres grises, ils se voient très bien. Les adultes sont très souvent prédatés par des rapaces. Quand c'était enneigé beaucoup plus bas et qu'il faisait froid, leur aire de répartition était beaucoup basse. Et là, ils montent en altitude et sur le plateau du Dévoluy, ce qui est très particulier, c'est qu'on arrive à 2500 mètres d'altitude, mais après, on ne peut pas monter plus haut, on est coincé. Donc si on n'a plus de neige, on n'a plus ces populations d'oiseaux là et on n'a plus toute cette végétation et tout cet écosystème arctique, puisqu’il ne peut plus se décaler vers le haut.”, ajoute Claire.
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Le deuxième grand facteur de danger est la présence de plus en plus importante de l’homme sur les plateaux. Des randonneurs qui passent près d’une perdrix des neiges vont avoir pour conséquence de lever l’oiseau, qui abandonnera son nid. “L'année dernière, on avait une femelle qui nichait là, juste à côté du sentier, et la femelle, elle était là, posée sur son nid. Et elle a été dérangée plusieurs fois en journée. Donc on suppose par des chiens, parce que tout ce qui est renards, etc., c'est rarement en journée, c'est plus la nuit. Elle a abandonné son nid et la femelle, elle est morte un mois après. Elle avait beaucoup de parasites dans les intestins, qui montrent un gros stress. Cet oiseau est menacé par plein de facteurs qui s'entremêlent. En plus du dérèglement climatique vient s'ajouter la présence vient s'ajouter la présence de plus en plus importante de l'homme, les aménagements de plus en plus importants des hommes qui détruisent les milieux de vie de ces oiseaux.”
Pour lutter contre leur extinction, des personnes comme Claire étudient cette espèce et son milieu de vie. Les stagiaires de l’Office français de la biodiversité participent également à cette protection. “Ils vont observer les randonneurs et noter leur présence sur le plateau, sur une carte. Et pendant ce temps, on a deux autres personnes qui vont poser un questionnaire aux gens pour essayer de comprendre comment ils utilisent le plateau, quelle est la réglementation qu'ils seraient prêts à accepter sur un tel écosystème pour préserver le vivant. C’est bien et très important qu’il y est des personnes mais il faut qu'ils se rapprochent en ayant conscience qu'il y a de la vie et du vivant partout autour d'eux.”