Cette vidéo sera publiée prochainement

#MeTooGay libère la parole des hommes victimes de violences sexuelles

"Être un homme ne t'empêche pas d'être une victime." Avec #MeTooGay, la parole des hommes victimes de violences sexuelles aussi s'est libérée. Maxime Haes raconte.
Publié le
25
/
01
/
2021

Maxime Haes nous parle du #metooGay


Avec le #metooGay, Maxime Haes a pu parler de son ressenti. Pour Brut, il explique les enjeux derrière cette libération de parole, et quelles oppressions existent au sein de la communauté homosexuelle.


Être un homme ne t’empêche pas d’être une victime


Maxime Haes veut insister sur l’interdit, le tabou autour de la prise de parole d’hommes ayant subi des agressions ou des violences sexuelles : “Il a fallu aussi que les mecs comprennent qu’ils pouvaient témoigner en tant que victimes, et dénoncer en tant que victimes. Et qu’être un homme ne t’empêche absolument pas, en fait, d’être une victime.” Il rappelle que les agressions, qu’elles touchent la communauté homosexuelle ou hétérosexuelle, sont majoritairement commises par des hommes. “96% des viols sont commis par des hommes”, précise-t-il. Maxime Haes explique que les hommes grandissent avec l’injonction de ne pas exprimer sa tristesse, de rester “ forts”, “puissants”, de ne pas dénoncer, de ne pas montrer ses émotions.


Le manque de légitimité même au sein de la communauté LGBT


Au sein de la communauté LGBT, Maxime Haes déplore l’existence de stéréotypes qui empêchent les victimes d’avoir une parole. Il rappelle : “Ce n’est pas parce qu’on est LGBT qu’on vit dans une bulle, protégée de tout ce qui est endoctrinement et déterminisme social, patriarcal.


Il évoque la conception de la personne “active” et “passive” dans un couple homosexuel, la seconde étant la personne qui “ fait la femme, qui donc du coup, perd un peu cette masculinité dans l’inconscient collectif”, explique Maxime Haes.


Lorsque l’on est “passif”, et que l’on subit un acte sexuel auquel on ne consent pas, Maxime Haes affirme qu’il peut y avoir un raisonnement malsain et dangereux, que les victimes se disent au fond d’elles-mêmes : “Est-ce que c’est vraiment un viol ? Est-ce que ce n’est pas un peu ma place aussi d’être passif, et bon des fois, ça fait un peu mal"
Un raisonnement contre lequel Maxime Haes lutte : “Non, ce n’est pas ta place.


Afin de lutter contre ces oppressions, il souhaite démontrer qu’il y a une réelle pluralité d’identités, identités de genre, identités sexuelles. Nier la diversité, c’est pour lui “simplement mettre la réalité sous le tapis. Le problème, c’est qu’à un moment donné, le tapis, il déborde”.