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À Mayotte, 2 lycéens de 17 ans assassinés, loin des caméras
À Mayotte, 2 lycéens de 17 ans assassinés, loin des caméras
2 lycéens de 17 ans assassinés à l'arme blanche en une semaine à proximité de leur établissement scolaire, ça se passe en France, loin des caméras. Pendant ce temps-là, à Mayotte…
Vive émotion sur l’île après l’assassinat de deux lycéens
Le jeudi 8 avril 2021, un lycéen âgé de 17 ans, Micky est victime d’une attaque à coups de ciseaux, perpétrée par un jeune de son établissement. Blessé au poumon, au cou et à la tête, Micky décède le lendemain à l’hôpital. Cette disparition s’ajoute à celle d’un autre lycéen de 17 ans, Ambdoullah dit “Momix”, également tué à l’arme blanche par une dizaine de jeunes devant une boulangerie. Cinq personnes ont été mis en examen pour assassinat.
“On se dit qu’on va à l’école et on sait pas à quel moment on va mourir.”
Ces évènements s’inscrivent dans un contexte global de grandes violences sur l’île, et en particulier au sein de certains établissements scolaires. “On se dit qu’on va à l’école et on sait pas à quel moment on va mourir”, confie l’une lycéenne. Certains dénoncent ainsi une certaine “négligence de l’État”. Aurélien Février, journaliste à Mayotte la 1ère décrit un sentiment de peur généralisée : “Beaucoup de lycéens et leurs parents ont la boule au ventre.”
“Beaucoup disent ici, que s’ils avaient vécu de pareils évènements en métropole, il y aurait eu des venues de ministres sur place pour venir au soutien des lycéens, des familles endeuillées.”
Ces événements semblent également révéler certaines inégalités entre la métropole et l’Outre-Mer. “Beaucoup disent ici, que s’ils avaient vécu de pareils évènements en métropole, il y aurait eu des venues de ministres sur place pour venir au soutien des lycéens, des familles endeuillées”, déclare Aurélien Février. Depuis les deux meurtres, de nombreux parents d’élèves, de professeurs et de lycéens se sont rassemblés pour faire part de leur peur et de leur colère.
Ce qu'ont répondu les responsables politiques en charge de l'éducation
Dans un communiqué, Jean-Michel Blanquer a partagé sa “profonde tristesse” et sa “peine” suite au décès des deux lycéens. Quant au recteur de la région académique de Mayotte, Gilles Halbout, ce dernier invite chacun à prendre ses responsabilités pour mettre fin à ce climat de violences. En 2018, une grève générale avait paralysé Mayotte pendant 3 mois après de nombreuses violences entre bandes rivales.