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Camps pour Ouïghours en Chine : une rescapée témoigne
Elle est rescapée des camps Ouïghours, voici son témoignage
Gulbahar Jalilova est issue de la communauté Ouïghours et vient du Kazakhstan. Elle est rescapée des camps en Chine. Voici son témoignage.
“J’ai promis d’être leur voix”
En 2017, alors qu’elle travaille dans la province de Xinjiang en Chine, province où vivent 11 millions de musulmans Ouïghours, elle est arrêtée par la police chinoise, et enfermée dans un camp. Elle y passera 1 an, 3 mois et 10 jours.
Grâce aux pressions de ses proches au Kazakhstan , Gulbahar a pu être libérée en 2018.
A sa sortie, elle note immédiatement sur un carnet le nom de 64 femmes qu’elle a pu rencontrer au sein du camp, ainsi que la raison de leur arrestation. Elle nous cite l’exemple d’une femme, enfermée pour avoir utilisé l’application Whatsapp.
Elle affirme penser chaque jour à ces femmes restées là-bas. "Je ne sais pas si elles sont vivantes, mais j'ai promis d'être leur voix", affirme-t-elle.
"Ils nous arrêtent, ils nous enferment et puis ils nous tuent. Pour eux, les Ouïghours ne sont rien”
On lui demande de signer un document déclarant qu’elle est terroriste, mais elle ne comprend pas le chinois. Chaque jour, elle voit des prisonniers, un sac sur la tête, être emmenés à l’extérieur du camp, puis revenir le visage en sang, le corps tuméfié. Un jour, c’est son tour. Elle sera frappée et violée.
Gulbahar se souvient avoir alors demandé : “Mais tu n’as pas de mère ? Pas de soeur ? Comment tu peux faire ça ?”
Son bourreau lui répond : “Comment tu peux croire que tu ressembles à ma mère ? Tu ne ressembles à rien, tu es un animal.”