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Cannabis : 50 ans de politique de répression

Cannabis et cocaïne : Jean Castex a annoncé la généralisation d'une amende de 200€ pour les consommateurs. De 1970 à 2020, retour sur 50 ans de politique de répression, sans distinction.
Publié le
30
/
07
/
2020

Drogues : 50 ans de répression


Depuis 1970, le nombre d'interpellations pour usage simple a été multiplié par 50, selon le Conseil d’analyse économique.


Après deux mois de tests dans cinq villes, le Premier ministre Jean Castex vient d’annoncer la généralisation d’une amende forfaitaire de 200 euros à tout le territoire. Une mesure dans la continuité de la politique de la France depuis les années 1970 en matière de lutte contre les drogues.


1970


La loi du 31 décembre 1970 est la première loi qui interdit et pénalise l’usage de stupéfiants en France. Considérée comme l’une des lois les plus répressives d’Europe, elle prévoit jusqu’à un an de prison et 3.750 € d’amende pour consommation de drogues. Elle ne fait aucune distinction entre les différents types de stupéfiants.


1990


La législation française se calque sur le classement international des stupéfiants.


Georgina Dufoix, déléguée générale à la lutte contre la drogue : « Il y a des drogues qui sont plus dangereuses que les autres, certes. Mais toutes sont, en fait, des drogues qui risquent d’accrocher l’être humain et de le rendre complètement, complètement, prisonnier du produit. »


1997


Les ministres Dominique Voynet et Élisabeth Guigou ouvrent le débat sur la dépénalisation des drogues douces. Dominique Voynet, ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement : « Je n’encourage pas à l’usage de drogue en général. Je souhaite que la France mène ce débat, d’autres pays européens l’ont mené. »


Cette idée suscite l’indignation de la droite. Jean-Louis Debré, président du groupe RPR à l’Assemblée nationale : « Ces deux ministres véhiculaient une attitude laxiste à l’égard de la drogue. Je me demande si, après avoir connu la gauche caviar, nous ne sommes pas en train de voir arriver la gauche pétard. »


2003


Les politiques se focalisent sur le cannabis) en raison de l’explosion de sa consommation  en France. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, prône la tolérance zéro : « Il faut en finir avec la complaisance, même envers les usagers. Ce discours mondain et si irresponsable qui prétend que laisser un gosse de 16 ans fumer de la drogue, c’est la marque d'une liberté. Est-on libre quand on est asservi par une drogue, quelle qu’elle soit ? Cette expression choquante, “drogue douce”. Si c’est une drogue, elle ne peut pas être douce. Et si elle est douce, ce n’est pas une drogue. »


2007


Les personnes interpellées pour détention et usage de stupéfiants peuvent être obligées de suivre un stage de sensibilisation payant.


2016


Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, la France compte 700.000 usagers quotidiens de cannabis. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement : « La prohibition n’amène pas la diminution de la consommation : notre pays est l’un de ceux qui consomment le plus au sein de la jeunesse. »


2017


Emmanuel Macron veut contraventionnaliser l’usage du cannabis et se concentrer sur les trafics : « Je propose de simplifier cette procédure pour qu’il y ait une action immédiate des policiers et la possibilité de donner une amende. C’est plus concret, c’est plus efficace. »


2020


Après deux mois de tests dans cinq villes, Jean Castex annonce la généralisation d’une amende forfaitaire de 200 euros à tout le territoire. Cette mesure doit permettre de désengorger les tribunaux.


« Elle permettra aux forces de l’ordre de verbaliser, de la manière la plus simple, l’auteur d’un délit. Elle permettra, sous l’autorité de la justice, d’appliquer une sanction sans délai », a affirmé le Premier ministre. Depuis 1970, le nombre d'interpellations pour usage simple a été multiplié par 50, selon le Conseil d’analyse économique.