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Ces jardiniers militants ramènent la nature dans la ville

Avec des pistolets en plastique, ces jardiniers militants sèment des graines pour ramener la nature dans la ville. Brut les a suivis à San Francisco.
Publié le
04
/
04
/
2022

Équipés de pistolets en plastique remplis de graines


Aux États-Unis, Shalaco et sa conjointe Phoenix sont des guérilleros du jardinage. Ce jeune couple sème des graines dans l’espace public pour ramener la nature dans la ville.


Équipés de pistolets en plastique et de saupoudreurs à parmesan remplis de graines, ils sèment des mélanges de graines de fleurs sauvages locales dans les zones laissées à l’abandon.


Shalaco raconte : “J’ai vu à quel point beaucoup de zones urbaines sont des déserts écologiques. J’ai l’impression que tous les jours, à chaque coin de rue, je tombe sur une parcelle dont je me suis occupé. Je ne savais pas qu’elles avaient autant poussé.”


Le couple milite pour que tout le monde pratique le jardinage dans l’espace public. Dans leur quartier de San Francisco, Shalaco et Phoenix ont été frappés par le manque d’espaces naturels. Ils font passer le message sur TikTok sur leur compte @SFinBloom.


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Comment semer les graines ? Voici la méthode


Phoenix explique la méthode à appliquer : “Comment semer des graines ? C’est très simple : on s’en verse un peu dans la main et on les jette. C’est ce que font les fleurs quand elles montent en graine, elles lancent leurs graines une fois qu’elles sont assez développées.


On aime bien mélanger les graines avec des balles de riz stérilisées dans nos shakers. C’est une façon rigolote de semer. On peut mettre ça dans sa poche, dans son sac à main, n’importe où. Les balles de riz facilitent la dispersion des graines, pour que quand on les lance, elles s’éparpillent.”


Pour ces jardiniers militants, n’importe qui peut avoir un impact positif sur l’environnement. Achillée millefeuille, fleur de satin, collinsia heterophylla, pavot de Californie sont certaines graines qu’ils ont semé.


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Semer des espèces endémiques et non-invasives


Phoenix ajoute : “Les gens nous demandent tout le temps comment s’y prendre. C’est important de savoir quelles sont les espèces endémiques dans votre région. Vous pouvez vous renseigner sur Internet.


Il faut s’en tenir aux espèces endémiques et non-invasives, et éviter les espèces invasives. Et ça, ça va dépendre d’où vous vivez.


Ça prend très peu de temps. Le temps d’aller poster une lettre. C’est le petit tour de 15 mn que vous faites pour vous décoller de votre écran.”


Alors que les zones urbaines s’étendent de plus en plus,ils participent à la reconstruction des écosystèmes naturels.


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“On soutient la biodiversité : abeilles, papillons, oiseaux, tous petits insectes”


Shalaco : “Beaucoup de jardinage est en fait de la monoculture. Vous plantez un seul arbre, une seule plante, choisis dans une intention particulière. C’est important de planter des fleurs sauvages endémiques, car ça rend service à l’écosystème. Bien sûr, ça apporte quelque chose aux personnes qui voient et apprécient ces plantes, mais c’est aussi utile pour nos insectes.”


Sur les 100 plantes les plus cultivées par les humains, 70 sont pollinisées par les abeilles.


Selon Phoenix, le couple “ré-ensauvage ces espaces. On les aide à redevenir un peu comme ils étaient il y a bien longtemps. Et comme ça, on soutient la biodiversité : les abeilles, les papillons, les oiseaux et tous les petits insectes utiles. On leur redonne des endroits où se poser et se nourrir.”


Le duo cherche à piquer la curiosité des citadins et les encourage à en prendre de la graine.


Shalaco : “On voit germer les graines qu’on a plantées, déjà littéralement, parce qu’on voit les fleurs éclore et nous surprendre, partout dans le quartier, quand on sort se balader. Mais on voit aussi les graines qu’on a plantées chez les autres, qui nous imitent. Ça nous réchauffe particulièrement le cœur quand des enfants le font.


Je pense que c’est un petit pas dans la bonne direction, pour résoudre la crise climatique. Et si toutes les générations peuvent le faire, la nôtre aussi. On bourdonne plus fort ensemble !”


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