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De la guerre en Syrie au séisme en Turquie : l'histoire de Fahriye

Fahriye est syrienne. Avec sa famille, elle avait fui la guerre et trouvé refuge à Antakya en Turquie. À cause du séisme, elle se retrouve de nouveau dans un camp, avec le terrible sentiment que son histoire n'est qu'un éternel recommencement…
Publié le
22
/
02
/
2023

“On n'aurait jamais imaginé qu'il y aurait un séisme”

 

De toute façon, on a toujours grandi avec la guerre. On est venus de la guerre, et maintenant le séisme.” Fahriye est une jeune femme syrienne, venant d’Idlib. Avec sa famille, ses 6 frères et sœurs et ses parents, ils ont fui il y a quelques années la Syrie. Quand elle est arrivée en Turquie, elle était très jeune et vivait dans un camp de réfugiés. Ils ont réussi à trouver un logement à Antakya pour y vivre. Elle est entrée au lycée dans l’objectif de faire des études. Mais depuis les séismes du 6 février 2023, qui ont touché la Turquie et la Syrie, Fahriye est de nouveau avec sa famille dans un camp de fortune, qui accueille les personnes qui n’ont plus de logement. Une situation qui reflète ce que vivent des milliers de réfugiés syriens dans le pays. 

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Sa maison n’est pas loin du camp. Bien qu’elle ne soit pas totalement effondrée, ils ne peuvent plus y vivre. “Nous on était tout en bas, là. À l'étage du bas. En haut, c'est au propriétaire de la maison”, explique-t-elle. Au moment du séisme, c’est son père qui a prévenu la famille. “Avant de dormir, tout le monde ferme la porte de l'immeuble. D'abord, mon père s'est réveillé, puis il nous a réveillés, après il est venu là, cette porte ne s'ouvrait pas. Mon père l'a cognée, l'a forcée, puis il est venu jusqu'ici, il a voulu crier. J'ai vu mon père, je ne l'oublierai jamais, comme s'il lui était arrivé quelque chose, il était en train de crier. Ma soeur a porté ma mère sur son dos et puis on est sortis. On s'est assis sur un grand terrain devant l'église, et on est restés 3 jours là-bas. Après, on est venus ici, ils ont monté des campements ici, on habite avec les Turcs.

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“Si on trouve une vie meilleure, on partira”

 

Fahriye a très peu d’informations sur la situation de ses amis depuis les séismes. “Deux sont morts, les autres sont partis ailleurs et certains, je n'ai toujours pas de nouvelles. J'attends encore de leurs nouvelles.” Mais ce n’est pas la première fois que la famille vit un séisme. “Il y a déjà eu un séisme à Idlib. Avec la guerre, il ne restait que la moitié de la maison. Avec le séisme maintenant, il ne reste plus rien.” Dans leur tente, toute la famille vit ensemble. “Mon père, ma mère, avec mes frères et soeurs, et avec ma petite soeur. On est 7 personnes ici. Ma grande sœur et son mari dorment aussi avec nous, on est 9 à rester dans la tente. Elle aussi dort ici, parce qu'elle n'a pas ses affaires. Il n'y a rien avec nous dans la tente maintenant, donc ils dorment avec nous.

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Son père, Raed est arrivé il y a 12 ans en Turquie. Tout comme lui, 3,6 millions de réfugiés syriens sont enregistrés dans le pays. “Mon père nous a ramenés ici avec lui à cause de la guerre quand on était petits. On a grandi dans un camp. Après, on est venus ici, ils nous ont sortis du camp. On est arrivés à Antakya, on s'y est installés. J'étais en première année au lycée. Pendant 4 ans, on y a étudié, on y a habité, d'ailleurs notre maison est là-bas, pas loin. On avait aussi des rêves, car je devais aller à l'université. Je voulais étudier la médecine. La dernière année de lycée était difficile, j'étudiais beaucoup. On n'aurait jamais imaginé qu'il y aurait un séisme. Pour l'instant, on est ici. Mais si on trouve une vie meilleure, on partira.

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