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Un terrain à soi
Pour Carole Cicciu, fondatrice de l'association Comxte Club, “si on arrive en équipe aujourd'hui entre femmes pour jouer, on ne va pas représenter la même chose qu'une seule femme qui va se présenter sur un terrain.” Pour elles, clamer un terrain à soi est très important pour les femmes extérieures et passantes afin de leur signifier qu’elles sont autorisées à jouer, qu’elles soient seules ou plusieurs. À Saint-Ouen, l’association Comxte Club est présente chaque mercredi de 19 h 30 à 21 h. “Saint-Ouen nous a proposé de signer une convention d'occupation qui nous permet d'occuper le terrain sans présence masculine. On a un papier signé en début de saison qui nous permet d'aller expliquer, de façon très pédagogique, qu'on est là chaque semaine pour laisser de l'espace aux femmes et à toutes les personnes qui se sentent exclues de ces terrains-là.”
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Pour les joueurs masculins qui occupent parfois le terrain, cette initiative est positive : “Je trouve ça bien parce que je peux comprendre qu'il y ait des femmes qui ne soient pas très à l'aise de venir jouer sur un terrain où il y a que des hommes. Ça dérange personne, ça veut dire que c'est bien comme initiative.”, indique un joueur. “C'est bien, parce que le sport féminin, comme ça, il s'agrandit, il y a une plus grosse communauté et puis c'est que bénef.”, ajoute un autre.
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“On a vraiment pu s'approprier le terrain”
Carole Cicciu explique que s’approprier le terrain a été nettement plus facile au début de l’automne, quand celui-ci était moins fréquenté qu’au printemps. “Nous, on a vraiment pu s'approprier le terrain, prendre le temps et faire en sorte qu'on se sente aussi chez nous. Ça a été plus compliqué au printemps, parce que les garçons sont revenus et ils ne nous avaient pas forcément vues avant, donc on avait besoin de retravailler cet élément qu'est la pédagogie, qui est l'élément clé dans notre présence ici. Il y a eu en tout trois accrochages en deux ans et demi, ce qui n’est rien. Ça veut dire que le projet est tout à fait accepté. Et puis on commence à super bien jouer, donc c'est encore plus cool”.
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Aujourd’hui, elles sont 36 à partager cette passion. Pour Meriem, membre engagée de l'association, cette initiative permet de reprendre confiance en soi. Quant à Maria Helena, joueuse, elle explique qu’il est parfois difficile de trouver où jouer et avec qui. “Déjà, quand tu arrives, il y a que des hommes. Parfois, tu n'es pas la première à être choisie, parfois, il faut vraiment attendre. Même quand tu joues avec des hommes parfois, ils ne jouent pas avec toi de la même façon.”
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Pour Carole Cicciu, “quand on joue en mixte, moi, ça m'est arrivé pas mal de fois où je me dis : ‘je suis là, je suis là, hop, petite passe”, et je ne reçois rien. Donc franchement, moi, je m'éclate avec les filles. Et la plupart, les témoignages qu'on reçoit, c'est que, généralement, on se sent beaucoup plus facilement intimidée quand on est toute seule, donc, ce n’est pas évident. Alors que quand on est en groupe, on est emportée par le groupe.”
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