Cette vidéo sera publiée prochainement
Enfants victimes de violences : l'appel à l'aide de Thierry Beccaro
Thierry Beccaro : « En confinement, la violence sur les enfants, elle doit se manifester encore plus souvent que d’habitude »
L’homme de télévision a lui-même été battu dans son enfance. En cette période d’isolement, il alerte sur l’absence d’échappatoire pour les enfants violentés au quotidien.
Avant de devenir un animateur télé à succès, Thierry Beccaro a été un enfant maltraité par son père. Aujourd’hui, il alerte les enfants – et les plus grands – sur l’omniprésence de la violence dans certains foyers. Une violence décuplée en période de confinement.
Pour soutenir l'Unicef dans sa lutte contre la maltraitance infantile, c'est par ici(target="blank") ou par ici(target="blank").
« Je suis passé par cette phase de maltraitance, et je n’étais pas confiné »
C’est à toi que je vais parler, mon petit pépère. Je vais te demander d’être courageux, parce que je sais que c’est compliqué. Si je suis encore là pour témoigner, c’est parce que je suis passé par là. Je suis passé par cette phase de maltraitance, et je n’étais pas confiné.
Je pouvais m’évader. Je pouvais aller à l’école. Je pouvais aller faire du sport. Il n’y avait que quand je rentrais à la maison que c’était difficile. Mais là, les enfants, ils ne peuvent pas s’évader. Là, ils ne peuvent pas aller à l’école. Ils ne peuvent pas aller faire du sport.
« Si on te fait du mal, tu peux appeler un numéro : le numéro 119 »
Donc, c’est compliqué. Donc la violence, elle doit se manifester encore plus souvent et plus rapidement que d’habitude. Alors, loin de moi l’idée de porter un quelconque jugement. Je sais que c’est difficile. Je sais que c’est difficile. Je sais qu’il faut faire les devoirs. Je sais qu’il faut faire du télétravail. Je sais, je sais, je sais, je sais…
Mais il n’y a rien… Il n’y a rien qui justifie qu’on tape un enfant. Alors, petit bonhomme, ou ma petite mémère, j’ai envie de t’appeler comme ça… Si tu regardes cette vidéo, il faut bien que tu comprennes qu’on n’a pas le droit… On ne peut pas te faire du mal. Si on te fait du mal, tu peux appeler un numéro : le numéro 119.
« Ne te laisse pas faire »
Tu te mets dans un coin. Tu attends un petit peu, le soir, et puis tu téléphones. Il y aura toujours quelqu’un pour t’écouter, pour te répondre. Et tu pourras raconter tes malheurs. Parce que des enfants comme toi, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup… On ne sait pas exactement combien.
Mais il y en a parfois qui meurent sous les coups de leurs parents ou d’un proche. Et ça, c’est insupportable. On n’a pas le droit de te taper. Si tu sens que parfois on te touche et que ça te met mal à l’aise, ne te laisse pas faire. Ne te laisse pas faire. Appelle le 119.Et puis, il y a plein d’associations qui sont prêtes à t’aider. Vraiment, vraiment.
« Un enfant battu, quand il a la chance de survivre, il est enfermé pour la vie »
Et puis, vous qui m’écoutez, si vous êtes un peu plus grands, si vous vous sentez concernés, de près ou de loin, sachez qu’un enfant, un enfant battu, quand il a la chance de survivre, quand il est toujours là, comme je le suis aujourd’hui, j’ai envie de dire qu’il est enfermé pour la vie.
Il a du mal à avancer. Dans sa tête, c’est compliqué. Dans son cœur, c’est compliqué. Ça fera un adulte fragile, brisé. Les fessées, les raclées, ça n’en aura pas fait un homme. Non. Même si une fessée, ça n’a jamais tué personne… eh bien, si ! Si ! Si, si, une fessée, ça peut tuer. Une raclée, ça peut tuer.
« Si vous entendez quelque chose qui vous paraît suspect, allez-y »
J’ai presque envie de me mettre en colère, là, quand je dis ça. Il faut arrêter avec ces petites phrases. Il faut arrêter avec ça, les « violences éducatives ordinaires », surtout en période de confinement. Donc, si vous entendez un bruit, si vous entendez au-dessus de chez vous, ou en-dessous, quelque chose qui vous paraît suspect, allez-y.
Allez-y. Vous allez taper à la porte. Peut-être que vous allez vous tromper. Mais peut-être que vous aurez raison. Et si vous avez raison, eh bien, vous allez sauver une vie.