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Est-ce qu'en 2023, les femmes ont le droit de vieillir comme les hommes ?
Derrière une blague, un véritable sujet de société
Depuis 1999, Leonardo DiCaprio n'est pas sorti avec une femme de plus de 25 ans. S’il s’agit au départ d’une blague reprise sur les réseaux sociaux, ce fait révèle un véritable sujet de société : Les femmes ont-elles le droit de vieillir comme les hommes ? Pour l'écrivaine Amanda Castillo, la réponse est non et concernant le cas DiCaprio, les femmes,face à lui, n'existent pas comme individus mais comme représentantes d’un modèle génétique qui peut être facilement remplacé.
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Dans son ouvrage Et si les femmes avaient le droit de vieillir comme les hommes ?, Amanda Castillo questionne la différence de traitement entre les femmes et les hommes par rapport à l'âge. Avec un constat: dans notre société, l'âgisme touche surtout les femmes. “Quand on regarde les sondages, quand on demande aux hommes quel est l'âge idéal d'une femme, en Finlande, ils ont répondu que c'était 22 ans. Il y a eu un sondage effectué par Le Monde, on leur a demandé quel est le pic d'attractivité sur les sites de rencontre, pour les hommes, c'est 50 ans, pour les femmes, c'est 18 ans, selon les hommes. Le fondateur d'OKCupid, qui dit que toutes les femmes les plus likées sur les réseaux sociaux ont entre 20 et 24 ans.”
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Une société patriarcale qui associe la féminité à la jeunesse
Pour Amanda Castillo, la société nous reflète l’image d’une femme jeune quand nous pensons à la féminité. Une belle femme est dans l’imaginaire, jeune, fertile et cette image nous est renvoyée sans cesse. “On le sait depuis très jeune que le compte à rebours a commencé, que bientôt, on ne sera plus regardée. On le sait déjà quand on a 20 ans. On ne peut pas se projeter. En réalité, la société, elle nous dit que passé un certain âge, on doit s'acheminer vers le coin tranquille de la non-existence et qu'on n'a plus de place. À part être mère, grand-mère, on s'efface.”
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Cette invisibilisation des femmes qui vieillissent, on la retrouve dans la littérature, la publicité, les médias, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les films et les séries. Dans la série House of the Dragon, l'actrice Olivia Cooke, 29 ans, incarne la mère de Tom Glynn-Carney qui a 27 ans. Même constat dans le film Dune: Timothée Chalamet, 25 ans, n'a que 13 ans d'écart avec sa mère à l'écran, l'actrice Rebecca Ferguson, alors âgée de 38 ans. En 2018, l'actrice Andie MacDowell expliquait qu’à partir de 35 ans, “il y a un long tunnel pour les actrices, et ensuite, effectivement, on les retrouve dans des rôles de grands-mères très jeunes. Ça ne reflète pas du tout, d'ailleurs, la réalité. Psychologiquement, on est conditionnés pour penser qu'un homme de 60 ans, c'est divin. Vous mettez une femme de 40 ans avec lui, mais jamais l'inverse. Si on commençait à faire l'inverse, très rapidement, les femmes de 60 ans seraient perçues comme aussi sexy et désirables que les hommes.”
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La représentation féminine évolue-t-elle ?
Nous pouvons citer quelques rares exemples de représentations féminines à l’écran, qui sont en évolution. C’est le cas de Sylvie Grateau, dans la série Emily in Paris, interprétée par l’actrice Philippine Leroy-Beaulieu. “Elle est devenue iconique parce qu'elle incarne la quinqua sexy qui mange un croissant, qui a un amant plus jeune qu'elle, qui se fiche du regard de l'autre, elle existe pour elle-même, elle ne se laisse pas définir. Il n'y a pas beaucoup de personnages, de rôles, écrits comme ça, forts, pour des femmes de plus de 50 ans. Ça reste quand même assez minoritaire.”, explique Amanda Castillo.
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En 2022, l’actrice Monica Bellucci expliquait que nous sommes dans un moment de transformation très positif, notamment dans le cinéma. “Je vois qu'on peut continuer des carrières qui sont très, très longues, et qu'on n'est plus lié, justement, à cette beauté biologique qui était le diktat de l'époque, et ça donne énormément de liberté. Moi, j'ai envie d'être une comédienne, seulement une comédienne, qui change dans la vie et qui change aussi à l'écran.”
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