Cette vidéo sera publiée prochainement
Féminicide : c'est quoi ce mot ?
Féminicide : c’est quoi ce mot ?
Dans certains pays, il est entré dans le code pénal. En France, le mot « féminicide » est de plus en plus utilisé. Mais ça veut dire quoi, en fait ?
« Les mots sont importants. On ne parle plus de "violences faites aux femmes", avec une forme passive, mais de "féminicide", de violences sexistes et sexuelles (…) pour rendre visible ce phénomène particulier du meurtre de femmes par leur conjoint ou par leur ex-conjoint » déclarait Marlène Schiappa Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes au micro de France Inter, le 8 juillet dernier.
Le mot féminicide est entré pour la première fois dans un dictionnaire français en 2015. « Le Petit Robert » le définit comme le « meurtre d'une femme, d'une fille, en raison de son sexe ». Mais le terme de féminicide existe depuis plus longtemps puisqu’il a été popularisé par le livre « Femicide, The Politics of Woman Killing », « L'aspect politique du meurtre des femmes », publié en 1992.
Pour Céline Piques, porte-parole d'Osez le féminisme!, les féminicides commencent à être pris un peu plus au sérieux et ne sont plus qualifiés comme étant de simples accidents : « Aujourd'hui, on arrive à qualifier les choses de façon un peu plus précise mais ça a toujours existé » précisait-elle le 8 juillet dernier au micro de Sud Rasion.
Pour Sophie Gourion, créatrice du Tumblr Les mots tuent, « il s'agit vraiment d'une véritable violence de genre puisque 80% des victimes d'homicides conjugaux sont des femmes ».
Depuis 2007, le terme « féminicide » a été introduit dans le code pénal le code pénal de 18 pays d'Amérique latine. En revanche, en France, le terme « féminicide » n'a pas d'existence légale. Le fait que l'auteur d'un crime soit le compagnon ou l'ex-conjoint de la victime est toutefois une circonstance aggravante. Et le sexisme est considéré comme une circonstance aggravante en cas de crime ou de délit.
Depuis le début de l’année 2019, 74 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-conjoint. « La plupart d'entres elles avaient déjà porté plainte et étaient en danger de mort et l'État n'a rien fait » déclarait une militante Femen présente samedi dernier au rassemblement Place de la République pour soutenir les familles des victimes. Les militantes présentes ont également demandé au gouvernement de prendre plus de mesures pour protéger ces femmes.