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Françaises et musulmanes : conversation entre Sofia et Faïza
Faïza et Sophia, françaises et musulmanes, discutent du port du foulard
Faïza et Sophia sont deux étudiantes françaises de confession musulmane. La seule chose qui les différencie, c’est le port du voile.
Pour Sophia, le port du foulard est avant tout un choix personnel, qu’elle n’a pas à justifier. Pour elle, porter le voile signifie répondre aux normes qu’elle a choisies. « Le fait de le porter m’aide à me sentir mieux, à définir ce que je veux être, ce que je veux montrer » , explique-t-elle. Selon Sophia, le port du voile est aussi une manière de « s’approprier son intimité » .
« Je ne suis pas plus musulmane qu’elle »
Lorsque des femmes qui portent le voile sont invitées dans le débat public, « c’est toujours pour leur opposer une femme musulmane sans foulard et qui est vraiment en total désaccord » , remarque Faïza. Selon la jeune femme, c’est une provocation. En tant que femme musulmane qui ne porte pas de foulard, elle est « en totale solidarité avec les femmes qui le portent, par pur féminisme » . Mais « malgré le fait que je ne porte pas de foulard, je suis sans cesse renvoyée à ma religion » , souligne-t-elle.
Le port du foulard est souvent associé à la soumission de la femme, selon Faïza. D’après elle, une femme sans foulard est considérée comme « plus acceptable dans la société » . C’est ce qui dérange Faïza : « On nous met dans des cases alors que la femme musulmane est diverse. » Selon elle, il y a un concept de libre arbitre dans l’islam, donc chacun choisit de pratiquer sa religion comme il l’entend.
Pour Sophia, « c’est d’abord très infantilisant » , car cela insinue que ces femmes sont incapables de prendre des décisions par elles-mêmes. D’autre part, « c’est très violent à l’égard de notre entourage musulman » , explique-t-elle. En effet, cette réaction désigne directement les hommes de sa famille comme des oppresseurs, alors que le port du voile est « le fruit d’une conviction intime » , rappelle Faïza. Du début à la fin, les deux jeunes femmes sont d’accord : « C’est très limitant d’être tout le temps définie par son habillement. »