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Hiroki Sakai et les différences entre le Japon et la France

Brut a rencontré Hiroki Sakai, qui joue à l'Olympique de Marseille depuis 2016. La passion, la ponctualité, le racisme… Il évoque les différences entre le Japon et la France.
Publié le
05
/
02
/
2020

Hiroki Sakai, joueur japonais à l’OM


Il a rejoint l’Olympique de Marseille en 2016. Pour Brut, il raconte ses premières impressions de la France… et des Marseillais.


Hiroki Sakai, 30 ans, a été élu meilleur joueur de la saison 2018-2019 par les supporteurs marseillais. Rencontre avec ce surprenant sportif japonais.


« Quand t'es japonais, tu pars désavantagé »


Quand t'es japonais, tu pars désavantagé. Dans les grands pays de football, les gens sont sceptiques à l'égard des joueurs japonais. Même si tu joues bien la première saison, ils attendent toujours de voir si tu peux le refaire. C'était pas un chemin facile, mais si, dorénavant, mes coéquipiers m'apprécient, c'est parce que jusqu'à présent, j'ai été à la hauteur.


À propos de la ponctualité... Je ne sais pas si ici, à Marseille, on est négligent, ou si au Japon, on est trop strict. Je le remarque surtout quand je suis en équipe nationale. Tous les joueurs sont présents cinq minutes avant l'heure du rendez-vous. Moi, je suis toujours anxieux quand j'arrive cinq minutes avant l'heure de la réunion… Mais d'un autre côté, ici, tout le monde s'en fiche. Je pense que la France est un pays où les gens sont indulgents avec les petites erreurs.


« Je n’ai pas vraiment ressenti le racisme »


C'est peut-être parce que c'est comme ça dans le Sud, mais Marseille est plus internationale que ce que je pensais. Les gens parlent toujours de racisme, mais je ne l'ai pas vraiment ressenti. Il existe une diversité raciale ici. C'est normal de voir un Asiatique dans la rue. Au Japon, les gens tournent la tête quand ils voient des étrangers.


Au début, j'ai eu l'impression que les Marseillais étaient davantage intrusifs, mais une fois qu'on s'y est habitué, ce sont des gens vraiment sympas. C'est très particulier. C'est une ville de football : tout semble tourner autour de ce sport. Si tu gagnes ou si tu réalises de bonnes performances, les gens te traitent vraiment très bien. Mais si ça tourne mal, tout te retombe dessus. Si tu ne respectes pas tout le monde ici, tes coéquipiers, le personnel du club, les Français, tu ne construiras jamais une relation.


« Réussir ou rentrer chez moi »


Je pense que l'important, c'est de s'ouvrir à eux d'abord pour qu'ils s'ouvrent à toi ensuite. Être footballeur, c'est un métier où un jour t'as l'impression d'être au sommet et le lendemain t'es tout en bas de l'échelle. Si tu fais face à ce genre de difficultés dès ton plus jeune âge, tu les surmonteras plus tard.


Les gens ici sont tellement passionnés par le football ! Leur personnalité change quand on en parle. Je suis jaloux. J'espère que le Japon sera comme ça un jour. J'ai réalisé mon rêve en jouant en Europe. Maintenant, il s'agit de savoir combien de temps ça va durer. Je dois obtenir de bons résultats à chaque match. Si je n'ai pas cette détermination ou si je ne fais pas mes preuves, je devrai envisager de quitter l'OM et de rentrer au Japon. Je ne suis pas venu ici juste pour faire acte de présence. Je suis venu ici pour réussir. Ma devise, c'est « réussir ou rentrer chez moi ». Il n'y a que ça qui m'importe.