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La solidarité s'organise au Maroc
“C'est un devoir pour nous de les aider, on ne compte pas les heures de sommeil”
“Quand il faut se lever pour le peuple, tout le monde est là”. Samir est bénévole. Avec d’autres bénévoles, il remplit les camions en denrées alimentaires, produits hygiéniques et produits de première nécessité à destination des villages marocains touchés par le séisme. “L’idée c’est de faire des camions équilibrés en denrées, comme ça, tout le monde est content et chaque village a les mêmes quantités. L’idée c’est d’être efficaces. On varie entre produits d’hygiène et produits alimentaires et ensuite ça part directement dans les zones touchées par la catastrophe”. Kamel est organisateur de la cagnotte, “La source jeune”. Il explique comment la solidarité s’est naturellement mise en place au Maroc après le séisme : “On est dans l'obligation d'intervenir. On est dans "Obligation", c'est en fait pour nous, il n'y a même pas à réfléchir. On s'est même pas dit "bon, est-ce qu'on y va, est-ce qu'on n'y va pas?" est-ce qu'on n'y va pas ?' On y va, on n'a pas le choix. C'est un devoir, pour nous, d'y aller, de les aider, on ne compte pas les heures de sommeil, le temps passé auprès des gens, c'est une obligation pour nous”.
Au Maroc, la solidarité s’organise dans les villages isolés
A bord de leurs camions, les volontaires se rendent dans un village, au sud du pays, à quelques kilomètres de Marrakech. Régulièrement, sur les réseaux sociaux, ils reçoivent des messages pour leur signifier qu’un autre village a besoin d’aide. “On a un message d'urgence, là, au village de Talgjount, vers Taroudant. Ils sont en train de mourir de faim, ils ont très faim et ils ont très soif, des corps de personnes décédées sont en train de putrefier devant leurs yeux” lit Kamel sur son téléphone, en expliquant : “Les informations, on les récupère sur les réseaux sociaux, on les relie le plus rapidement possible et on se renseigne, en fait, des contacts sur place pour qu'on puisse acheminer plus facilement les vivres et les denrées alimentaires”. Lorsqu’ils arrivent devant un village, des éclaireurs les aident à se frayer un chemin parmi les gravats tombés au sol après le séisme.
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Des denrées alimentaires apportées aux villages marocains
En quelques jours, Kamel et son équipe de bénévoles ont reçu plusieurs centaines de milliers d’euros sur la cagnotte lancée en ligne. “Franchement, du plus pauvre au plus riche, tout le monde donne, petit montant, gros montant, c'est incroyable, la solidarité. Donc voici le résultat de tout l'argent qu'on a pu récolter, donc c'est vraiment incroyable et un grand, grand, grand merci à tous. Aujourd'hui, on a pu acheter à peu près 50 000 euros de marchandises, ce qui représente une dizaine de villages”. Depuis la catastrophe, tous les jours, les bénévoles s’activent à partir de 7h30 le matin, jusqu’à 3h dans la nuit. “On dort 3-4 heures, pas plus. Ils ont tout perdu, ils n'ont plus de maison. Donc là, déjà, l'aide alimentaire, c'est les premiers secours, et ensuite, de mettre en place plein d'autres choses pour reloger, parce que l'hiver arrive, de commander plein de maisons mobiles, notamment les containers mobiles. C'est : la prochaine étape : reloger. Du coup,là, on a fait tous les devis, on attend juste la production, on attend. Et là, on va avoir encore besoin de vous, ça sera la dernière et j'espère que ça sera sur le long terme” espère Kamel. Le bilan provisoire est de 2 901 morts et 5 530 blessés, selon le ministère de l’intérieur marocain à la suite du tremblement de terre qui a touché le pays.
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