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Le Liban connaît sa pire crise économique depuis 30 ans
Le Liban connaît sa pire crise économique depuis 30 ans
La dette publique représente désormais 170 % du PIB. Et les jeunes sont en colère.
La jeunesse libanaise s’inquiète pour son avenir. Et pour cause : le Liban connaît sa pire crise économique depuis 30 ans. « Nous souffrons d'une crise économique énorme, énorme, énorme, dont les nouvelles générations n'ont jamais été témoins auparavant. Je n'ai plus les moyens d'acheter ce que je pouvais me permettre avant, de me payer mes activités d’avant », témoigne Nadim Saadeh, 20 ans.
Il devient de plus en plus difficile de payer les frais de scolarité
Le jeune homme affirme « faire face à la dépression et à la solitude, que ce soit à cause de la crise économique ou du fait que je ne pourrai pas être en mesure de payer mes frais de scolarité pour l'année prochaine ».
Au Liban, les universités sont presque toutes privées et payantes. Et avec la hausse du chômage et l’inflation dans le pays, il devient de plus en plus difficile de payer les frais de scolarité. « Je ne pense pas que nous puissions nous permettre une année supplémentaire, constate tristement Oussama, étudiant en troisième année d’ingénierie informatique. Il faut que je commence à travailler. »
Près de 80 % des écoles privées du pays pourraient ne pas rouvrir à la rentrée prochaine
Pour lui qui pensait étudier pendant cinq ans avant d’intégrer le marché du travail, le retour à la réalité est d’autant plus difficile. « Maintenant, je fais des demandes de stage, je fais des demandes d'emploi, je cherche à finir en moins de temps possible pour pouvoir commencer à travailler et subvenir aux besoins de ma famille. »
Autre conséquence de la crise : près de 80 % des écoles privées du pays pourraient ne pas rouvrir à la rentrée prochaine. En octobre 2019, la jeunesse libanaise s’est révoltée contre la corruption au sein du gouvernement. Selon l’ONG Transparency International, le Liban est l’un des pays les plus corrompus au monde.
50 % de la population du pays sont passés sous le seuil de pauvreté
La situation économique que connaît le pays s’explique notamment par la politique d’endettement menée à la fin de la guerre civile, dans les années 1990. La dette publique représente désormais 170 % du PIB. « Le fait que 50 % de la population du pays soient passés sous le seuil de pauvreté - un fait sans précédent - ainsi que la dévaluation de notre monnaie nationale - jusqu’à 87 % - qui s'est produite en quelques mois, nous placent au troisième rang des pays ayant la plus forte inflation », indique NadimSaadeh.
Le jeune homme conclut, désespéré : « En ce moment, avec la situation actuelle et cette morosité, le pays est en train de ressembler à un cimetière de rêves. »