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“On a l’impression que les victimes ne sont pas prises au sérieux”
Océane Bourdin s’est suicidée le 4 juin dernier après avoir subi un viol par l’un de ses meilleurs amis dans son appartement étudiant. Elle avait déjà subi une agression sexuelle 3 ans auparavant à une soirée du Nouvel An ainsi qu’une agression sexuelle par son patron, en janvier dernier. “Elle avait 17 ans, elle a mis deux ans et demi à trouver le courage d'aller porter plainte”, explique Yvan Bourdin, le père de la jeune femme. Alors que la première plainte a été classée sans suite, les deux autres affaires sont toujours en cours. Quelques mois après avoir déposé plainte, la jeune femme originaire de la commune de Valdahon dans le Doubs a décidé de se suicider.
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“Tout est lent, tout est long”
Pour la famille, les résultats obtenus par la justice sont largement insuffisants. Ce dossier qui n’a pas été suivi et qui n’a trouvé aucune résonance apparente du côté de la justice aurait “anéanti” leur fille selon les parents de l'étudiante, Océane Bourdin. Son dernier agresseur et potentiel violeur n'aurait pas été entendu par la justice. Il continuait à poster sur les réseaux sociaux, n'étant pas inquiété par la justice en France. “Ça ne donne pas envie aux victimes d'aller porter plainte, parce qu'on a l'impression qu'elles ne sont pas prises au sérieux. Tout est lent, tout est long, j'ai l'impression qu'on est en dessous de la pile”, regrette sa mère.
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De son côté, le procureur de la République de Besançon, Eric Manteaux, s’est exprimé à la suite des accusations de la famille de la jeune femme décédée à 21 ans. Il a indiqué que le parquet avançait “au rythme de la réception des pièces” récoltées lors des investigations. La jeune femme a porté plainte disant qu'elle avait été droguée avant d'avoir été violée par son ami, étudiant avec elle d'oenologie et camarade d'université. Des analyses de cheveux ont été réalisées afin de chercher la trace de drogue. Aucune trace de stupéfiant ou de produits droguants n'a été trouvée.
“99 % des femmes, qui me disent qu'elles ont vécu la même histoire qu'Océane”
Il y a quelques jours, les parents d’Océane Bourdinont lancé un appel à l’aide sur les réseaux-sociaux afin que le destin tragique de leur fille ne reste pas sans réponse. Avec cette médiatisation, ils espèrent obtenir justice et partager leur histoire. “J'ai reçu une cinquantaine de messages, donc à 99 % des femmes, qui me disent qu'elles ont vécu la même histoire qu'Océane. Certaines m'ont dit qu'elles n'avaient jamais eu le courage d'aller porter plainte, d'autres l’ont eu mais n’ont jamais été écoutées, ou alors, si elles ont été écoutées, le dossier n'avance pas, ça prend des années…” Ses parents souhaitent que justice soit faite. Dans sa lettre d’adieu, elle a écrit : “Je suis morte depuis le 10 février et vous n’auriez rien pu faire pour moi.” “C’est trop dur. Pour nous, ses parents, c’est comme si c'était un homicide. Surtout que, si ça se trouve, il y a d’autres victimes”, a confié sa mère à L'Est Républicain.
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Une affaire classée sans suite, un autre dossier toujours en cours…
A 17 ans, Océane Bourdin avait déposé une première plainte à la suite d’une agression sexuelle survenue lors d’une fête du Nouvel An. Selon le procureur de Besançon, l’affaire a été classée sans suite. En janvier dernier, elle avait déposé une seconde plainte pour agression sexuelle contre son maître de stage, qui dirigeait le bar à vin dans lequel elle travaillait. Selon le parquet de Dijon, cette enquête est en cours. Océane Bourdin s’était liée d’amitié avec un jeune homme avec lequel elle étudiait l'œnologie à Beaune. Il était devenu son confident.
Mais un soir, le 10 février 2022, selon Océane, cet ami l’a droguée et violée. "Elle nous a dit: 'je suis morte de l’intérieur'", explique son père, Yvan Bourdin. Elle se rend au commissariat de Besançon pour porter plainte trois semaines avant sa mort. Mais selon ses parents, un policier l’aurait “découragée”, en lui expliquant qu’en l’absence de preuves ou d’aveux, cela serait parole contre parole. A partir de cet instant, la jeune femme multiplie les séjours en hôpital psychiatrique et les tentatives de suicide. Elle se suicide quelques mois plus tard, le 4 juin.
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