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Mayotte : recrudescence de violences des jeunes déscolarisés
À Mayotte, la détresse et la violence des jeunes marginalisés
Dans cette île française de l’océan indien, où 84% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.
« Aujourd’hui, c’est l’anarchie, c’est le bordel à Mayotte. On se fait attaquer, cambrioler, agresser, voler nos téléphones tous les jours. On est carrément livrés à nous-mêmes. Tu sors, tu te sacrifies, mais tu y vas », témoigne Iri, 17 ans et porte-parole de son lycée. À Mayotte, des jeunes déscolarisés, souvent livrés à eux-mêmes, multiplient les actes de violence. Dans cette île française de l’océan indien, où 84% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, c’est le triste quotidien des 270.000 habitants.
« Lorsqu’il jette son caillou, il te rappelle qu’il existe »
Mais Iri garde espoir : « Ce sont des adolescents. Si seulement ils m’écoutaient, je leur dirais d’arrêter. Que chacun prenne ses responsabilités. On peut vivre mieux, on peut vivre ensemble, on peut s’écouter, on peut s’entendre. » Cyril, journaliste métropolitain vivant à Mayotte, comprend pour sa part la violence de ces jeunes. « Lorsqu’il jette son caillou, il te rappelle qu’il existe, ce jeune. Il te rappelle quille est là. Il te rappelle que tu pourras le taper, l’exclure jusqu’à demain, il sera toujours là. Il n’est pas qu’un élément du décor mahorais. »
La semaine dernière, alors qu’il se rendait à une soirée avec son amie, Cyril s’est fait agresser violemment par une bande de jeunes, qui a caillassé sa voiture. « Je ne suis pas sûr que ce soit contre moi. Toutes les personnes qui sont passées cette nuit-là ont subi des violences. Ces jeunes tiraient à l’aveugle sur n’importe qui : femmes, hommes, jeunes, vieux, Blancs, Noirs. Ce sont des jeunes en situation utramarginalisée, qui sont invisibles », rappelle le journaliste.
Face à ces violences, le préfet de Mayotte a annoncé un renforcement de la sécurité près des écoles et des axes routiers. Davantage de médiations vont également être organisées entre la préfecture, les associations et les jeunes en difficulté.