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Pourquoi faut-il parler de la situation au Burkina Faso ?

Au Burkina Faso, dans certaines zones, la situation humanitaire devient alarmante. Les citoyens sont à la fois victimes du réchauffement climatique et des conflits armés. Patrick Youssef, directeur Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d'alarme.
Publié le
18
/
07
/
2023

Quelle est la situation actuelle au Burkina Faso ? 

Patrick Youssef est directeur Afrique au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et explique la situation humanitaire au Burkina Faso. Une crise qui, malheureusement, s’est empirée d'une année à l'autre et a créé une “situation catastrophique pour des millions de personnes”. Les habitants vivent dans une situation très difficile à cause d’une guerre qui oppose le gouvernement aux groupes armés, engendrant ainsi des violences répétées depuis plusieurs années. S'ajoute à cette situation, une crise alimentaire qui touche tous les ménages dans le pays, déjà très appauvris par la guerre mais aussi par les aléas climatiques et le manque d’accès aux ressources naturelles. 

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Depuis moins de dix ans, les pollutions dans le Sahel vivent dans une insécurité permanente. Selon Patrick Youssef, la demande numéro 1 est avant tout, la sécurité, qui apporterait une “prospérité économique et un bon-vivre dans un pays qui est très accueillant et qui est vraiment un des joyaux du Sahel”. La crise alimentaire touche une grande partie de la population au Burkina Faso. “Aujourd'hui, dans les zones prioritaires du CICR, là où nous avons une action concrète sur le terrain, 40 % des ménages nous ont rapporté un manque de nourriture et d'argent pour subvenir à leurs besoins dans une semaine. Dans une région particulière, sans la nommer, ce chiffre arrive à 96%.” Cette crise alimentaire serait le résultat d’une double raison. Premièrement, une guerre qui empêche les agriculteurs d’accéder à leurs terrains, aux pâturages, de vacciner leur bétail et de subvenir eux-mêmes à leurs propres besoins. Le directeur du CICR explique que ces populations deviennent donc dépendantes d’une action humanitaire. 

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“L’apport en aide humanitaire ne suffira jamais”

S’ajoute à tout cela l’accès difficile à l’eau et des services de base notamment dans certaines régions où l'influence du gouvernement n’est pas vraiment présente. “Et là, je ne parle pas du Burkina Faso seulement, je parle de toute la région du Sahel où, effectivement, l'accès à l'eau et, au final, à la protection, comme je l'ai dit au tout début qui reste primordiale dans des contextes où les gens ont décidé d'y rester, contrairement à d'autres, qui se sont réfugiés dans des pays voisins ou voire ont immigré vers d'autres destinations intra-africaines ou vers l'Europe. Je salue vraiment les Burkinabè qui sont restés dans les zones conflictuelles, qui sont ancrés chez eux et je trouve ça vraiment louable.”

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Sur une échelle, Patrick Youssef indique que le niveau d’aide du CICR se situe entre 4 et 6. “Je dirais qu'on n'est jamais satisfaits, parce que les besoins, sont en croissance. Donc, à chaque fois qu'on distribue un sac de sorgho ou de l'huile, on doit revenir dans trois mois pour refaire la même chose, donc la satisfaction vient justement des sourires des gens, des remerciements. Mais je dirais qu'on chavire entre 4 et 6 maximum, vu que, de nouveau, les besoins sont alarmants, l'apport en aide humanitaire ne suffira jamais”. Pour lui, l’important est que les populations se ressaisissent et renforcent leur résilience à travers des activités d'organisations comme le CICR. “Je dois vraiment souligner le travail héroïque que les volontaires mènent dans des zones très, très fragiles, surtout très dangereuses, et on travaille vraiment main dans la main, de concert pour apporter du soutien, donc on ne sera jamais satisfaits mais on est vraiment contents effectivement du retour des populations qui respectent, qui acceptent et qui ouvrent la porte vraiment à la Croix-Rouge.” 

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