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Quand l'art rend hommage aux femmes iraniennes

Il y un an, l'Iran vivait une révolte nationale suite au décès d'une jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour "port de vêtements inappropriés". Aujourd'hui, le projet musical "Mèches de feu" rend hommage aux femmes iraniennes. On était à l'avant première et on a voulu savoir si la situation avait évolué.
Publié le
11
/
09
/
2023

Quelle est la situation actuelle des femmes en Iran ?


Il y a un an, l'Iran vivait une révolte nationale suite au décès d'une jeune femme de 22 ans, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour "port de vêtements inappropriés". À l'occasion de l'avant-première du projet musical Mèches de feu, Brut a voulu savoir quelle était la situation, aujourd'hui, pour les femmes en Iran.

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“L'Iran a fait de la soumission des femmes son étendard, avec comme symbole le foulard. Depuis quelques semaines, à la veille de l'anniversaire du tragique assassinat de Mahsa Amini, il y a des pressions, il y a des agressions, des enlèvements, des emprisonnements de toutes les femmes mais aussi des hommes qui les soutiennent, de cette population qui s'est unie autour de la cause féminine.”, explique Hirbod Dehghani Azar, avocat franco-iranien. L’avocat explique que malgré les médias qui évoquent de moins en moins la situation de l’Iran, une population complète de journalistes, avec leur téléphone portable, informent le monde entier au péril de leur vie et de celles de leurs proches. “La population iranienne est très résiliente. Ils ont vraiment cette résistance chevillée au corps. Et aujourd'hui, on est à un niveau où la résistance devient le mot d'ordre.

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Les révoltes sont donc toujours présentes dans le pays et celles-ci peuvent être de différents ordres : “Ça peut être de la résistance civile. Ça peut être de se promener dans la rue sans foulard. Ça peut être de la résistance pour les commerçants qui acceptent de recevoir et de vendre à des personnes qui n'ont pas de foulard. Ça peut être un petit regroupement dans le métro. Là, depuis quelques jours, on a des photos de mises à feu des symboles de la république islamique. Il n'y a plus, là, en ce moment, toutes ces grandes manifestations parce qu'ils se faisaient tirer dessus à vue. On a des images de snipers, par exemple, à la sortie des mosquées après la prière du vendredi. Donc oui, les combats se mènent différemment mais ils se mènent. Ils se mènent beaucoup dans l'idéologie. C'est pour ça d'ailleurs qu'ils viennent d'arrêter 200 professeurs universitaires... ou de mettre à la retraite d'office 200 professeurs. Et ils ont annoncé vouloir embaucher 15 000 partisans pour faire l'éducation dans les universités.”

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Un hommage pour toutes les femmes iraniennes


En hommage aux femmes iraniennes, un collectif d'artistes et de techniciens a décidé de porter leur voix à travers la musique et la poésie. Mèches de feu est une série de clips musicaux qui regroupe quatre femmes artistes, issues d'horizons différents. Parmi ces artistes, on retrouve la comédienne Julie Gayet, la pianiste Shani Diluka et la chanteuse lyrique Anousha Nazari.

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Pour Julie Gayet, toutes ces actions peuvent faire bouger ce mouvement ou simplement donner l’opportunité de faire entendre leur voix. “C'est la continuité des mèches de cheveux. Sauf que maintenant, c'est les mèches de feu. C'est toujours "femme, vie, liberté", la liberté partout pour les femmes, et l'envie de... ‘fêter’ ne serait pas le bon mot... penser aux familles, penser aux femmes iraniennes pour l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini. C'est vrai qu'on en a beaucoup parlé, on a vu des images atroces, et que ça s'estompe, qu'on est pris dans nos vies... Mais ce qu'on a vu, les jeunes filles gazées dans les écoles, ce que l'on perçoit des arrestations arbitraires, de ce qu'il se passe maintenant, et très peu puisqu'on a peu de communication et de moyens, est assez désarmant, alarmant.” Pour Shani Diluka, la superposition entre la musique iranienne, la poésie, la voie de Julie Gayet et le collectif de musiciens, d’artistes pour ce projet est quelque chose qu’elle qualifie de moment très émouvant.

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La chanteuse lyrique Anousha Nazari explique que l’art “peut servir à quelque chose de plus grand que soi”. “Pour les femmes, c'est interdit. Donc, c'est pour ça que j'ai quitté mon pays pour venir en France et continuer comme professionnelle. Ça, ce petit quelque chose avec d'autres qui font, et tout ce qui s'est fait du milieu artistique depuis un an, ça peut bouger un peu… Faire bouger et tout simplement être leur voix et leur dire qu'on est là.”

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