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Quels pays ont rendu le vote obligatoire ?

Vote obligatoire, abstention passible d'amende, vote blanc comptabilisé... Voici comment certains pays luttent contre l'abstention dans le monde.
Publié le
11
/
04
/
2022

En France, certains réfléchissent à des solutions pour lutter contre l’abstention

En France, le vote est un devoir, mais il n’est pas obligatoire. La participation au scrutin n'est pas une obligation. Cécile Muschotti, députée LREM, déclarait à ce sujet : “Le problème, aujourd’hui, c’est qu’on est face à des gens qui n’utilisent pas ce droit de vote et qui, pour autant, ne sont absolument pas impliqués dans la société et qui vont être sans cesse des critiques de ce que l’on fait, de ce que l’on ne fait pas, de ce que l’on fait bien, de ce que l’on fait mal, mais à aucun moment, finalement, ils mettent leur pierre à l’édifice.” Pour lutter contre l’abstention, certains sont en faveur de la reconnaissance des votes blancs. Selon Philippe Poutou, candidat du NPA à l’élection présidentielle 2022 : “Même si on n’a pas beaucoup d’illusions dans les élections, ça paraît fondamental, effectivement, de reconnaître ce droit de ne pas avoir à choisir. Voilà, quand on a plein de candidats à la con ou quand on n’est pas sûr des autres, qu’on ait le droit de dire “ben non, j’en veux pas, j’en choisis aucun”. Et c’est mieux aussi, peut-être, que la démarche de l’abstention.”

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Ces pays où le vote est obligatoire et où le vote blanc est pris en compte

En Belgique, le vote est obligatoire. Ne pas voter peut être passible d’une amende. Mais les sanctions ne sont pas systématiquement appliquées. En Bolivie, comme dans beaucoup d’autres pays d’Amérique du Sud, le vote est également obligatoire. Les Boliviens qui ne votent pas risquent une amende et même le gel de leur salaire. En Espagne, le vote blanc est comptabilisé et pris en compte. 

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Ces pays où l’on peut voter en ligne ou par correspondance

En Estonie, il est possible de voter en ligne depuis 2007. C’est le seul pays européen à proposer cette option. Un jeune Estonien explique : “Tout d'abord, ce système est plus confortable pour nos citoyens et nous permet de lutter contre la passivité des électeurs. Il est particulièrement attrayant pour la jeune génération, qui passe déjà une grande partie de son temps dans le monde virtuel, par conséquent, les jeunes sont plus susceptibles de voter s'ils peuvent le faire en ligne.” Aux États-Unis, il est possible de voter par correspondance dans certains cas. À cause de la pandémie de Covid-19, la plupart des États ont autorisé le vote par correspondance lors de l’élection présidentielle de 2020. C’était d’ailleurs un enjeu politique majeur.


Le vote blanc et l’abstention en France

Dans le paysage politique français, le vote blanc occupe une place particulière au sein des élections, reflétant à la fois l'abstention, le désir de participation et l'expression d'un mécontentement vis-à-vis des choix proposés. Bien que non obligatoire, le vote constitue un droit fondamental pour chaque citoyen inscrit sur les listes électorales, inscrit dans le Code Électoral et garanti par la Constitution. Lors des scrutins nationaux, qu'il s'agisse d'élections présidentielles ou législatives, le vote blanc se présente comme une mesure d'expression politique à part entière. Les électeurs, face aux listes politiques et candidats en lice, peuvent ainsi choisir de ne pas opter pour l'une ou l'autre des propositions et marquer leur position par un bulletin blanc glissé dans les urnes. Cette démarche, bien que ne comptabilisant pas dans les résultats électoraux, n'en demeure pas moins significative.


Le vote blanc incarne l'idée d'un système politique dynamique, où chaque citoyen peut contribuer à sa manière, que ce soit en choisissant un candidat ou en exprimant son mécontentement par un vote blanc. C'est également un moyen de lutter contre l'abstention, en offrant une alternative aux citoyens qui souhaitent participer sans pour autant se rallier à une option précise. En France, le vote blanc est donc un outil qui favorise la diversité des opinions au sein du débat public et renforce la légitimité des élections. Néanmoins, le vote blanc ne va pas sans débats. Certains estiment qu'il devrait être comptabilisé et reconnu dans les résultats électoraux, tandis que d'autres considèrent que cela pourrait fausser le jeu politique en diluant la légitimité des élus. En 2014, en Belgique, le pays voisin, le vote blanc est reconnu et pris en compte dans le calcul des sièges vacants, offrant ainsi une voix à ceux qui choisissent cette option.


Sur le plan des sanctions, la France impose une amende aux électeurs qui s'abstiennent de manière répétée sans justification valable. Cependant, le vote blanc n'est pas soumis à une telle obligation et demeure un droit fondamental. Les citoyens français peuvent ainsi choisir librement de voter blanc, sans craindre de sanctions financières. Le vote blanc en France incarne la liberté d'expression politique au cœur du système électoral. Bien que non comptabilisé dans les résultats officiels, il reste une voie de participation pour les citoyens mécontents ou hésitants face aux choix politiques proposés. Dans un monde où la démocratie évolue, le vote blanc montre que chaque voix compte, qu'elle soit en faveur d'un candidat ou qu'elle prenne la forme d'un bulletin blanc déposé dans l'urne.


L'abstention, souvent motivée par le désenchantement politique, peut conduire à des sanctions financières sous la forme d'amendes pour les électeurs qui négligent leur devoir de participation, malgré leur droit inscrit dans le code électoral. La loi électorale française accorde le droit aux citoyens de choisir entre voter, s'abstenir ou exprimer leur mécontentement par un vote blanc lors de chaque tour d'élection, qu'il s'agisse d'un scrutin local, national ou présidentiel. Bien que le vote blanc ne soit pas pris en compte dans les résultats électoraux officiels, il reste une composante importante de la participation citoyenne, soulignant le besoin de reconnaître et de comprendre les raisons sous-jacentes de cette forme d'expression électorale.